Les enjeux et défis de la transition tunisienne

La Tunisie entame une étape de transition aussi difficile que passionnante, qui permet à un peuple de découvrir en lui des trésors de volontarisme citoyen et de créativité politique. Ridha Kéfi

Ridha Kéfi

Les Tunisiens ont voté le 23 octobre pour élire une Assemblée constituante, la seconde après celle de 1956, au lendemain de l’indépendance du pays. Cette Assemblée va rédiger une nouvelle Constitution pour mettre en place un système politique en rupture avec le présidentialisme et ses conséquences néfastes : despotisme, culte de la personnalité, clientélisme et corruption, qui étaient le lot des Tunisiens pendant un demi-siècle.

Les résultats de ces élections laissent apparaître une avance confortable du parti islamiste Ennahda (droite religieuse, 89 sièges sur 217), suivi du Congrès pour la République (CPR, centre-gauche, 30 sièges), La Pétition populaire (droite populiste, 26 sièges), le Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL, centre-gauche, 21 sièges).

Les autres partis de gauche progressiste, qui ont mené une campagne anti-islamiste, ont été laminés. Il s’agit du Parti démocrate progressiste (PDP, centre gauche, 17 sièges), le Pôle démocratique progressiste (PDM, centre gauche, cinq sièges) et, à un degré moindre, le Parti ouvrier communiste tunisien (POCT, trotskyste, trois sièges). C’est le cas aussi des partis libéraux, où se sont retrouvés des éléments proches de l’ancien régime : Al Moubadara (L’Initiative, cinq sièges), Afek Tounes (quatre sièges) et Al Mostaqbal (L’Avenir, un siège).

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