afkar/idées
Co-édition avec Estudios de Política Exterior
- Wider Europe : intégrer le processus de Barcelone dans une vision à plus long terme Eneko Landaburu
- Le Maghreb, entre la Méditerranée et l’Atlantique Miguel Ángel Moratinos
- L’Espagne, peut–elle lidérer la politique européenne en Méditerranée occidentale ? Andreu Claret
Editorial
afkar/idées se présente aux lecteurs maghrébins et européens avec la vocation d’apporter des idées favorisant le bon voisinage entre les habitants de l’une et de l’autre rive de la Méditerranée occidentale. Des idées pour la reconstruction d’un imaginaire commun, partagé, dans une perspective de modernité, de liberté et d’identité. Des idées pour les pouvoirs publics, mais aussi et surtout pour la société civile. Pour les artisans des relations entre l’Espagne d’une part, l’UE d’une autre part et le Maghreb : hommes politiques et diplomates, chefs d’entreprises et acteurs économiques, créateurs d’opinion, médiateurs culturels et professeurs d’université, organisations et institutions engagées dans la coopération. Dans une optique d’indépendance et de pluralité, et tenant compte des singularités culturelles et politiques régnant sur cette partie de la Méditerranée, afkar/idées mise sur le dialogue. Dialogue entre l’Europe et le monde arabe, pour éclaircir les malentendus, abandonner les stéréotypes et jeter les bases d’une politique de nouveau voisinage. Mais aussi dialogue entre Maghrébins, qui doivent mieux se connaître, parler et transformer en réalité politique tangible, et attrayante pour les investisseurs étrangers, l’idée d’un Maghreb uni.
afkar/idées est une initiative conjointe issue de la coïncidence entre Estudios de Política Exterior SA et l’Institut européen de la Méditerranée (IEMed), et de la volonté de ces deux institutions de s’engager dans un projet journalistique original, ouvert à la collaboration de tous les maghrébins, espagnols et européens qui ont quelque chose à apporter à la construction d’un nouveau type de voisinage. Les liens que l’IEMed a tissés depuis Barcelone, ses complicités avec les sociétés civiles du monde arabe, ces quinze dernières années, ainsi que le professionnalisme démontré par Estudios de Política Exterior, dans l’édition, depuis Madrid, d’un magazine s’employant à analyser les relations internationales, constituent le point de départ de cette initiative. Un résultat positif, qui a permis de drainer des volontés plurielles. afkar/idées, qui dans un premier temps est publiée tous les trimestres, se présente comme un lieu privilégié d’échange d’idées et une plate-forme de discussion sur l’avenir de nos sociétés et sur les relations entre nos pays. Elle aspire à répondre à certaines des questions que se posent l’Europe, la Méditerranée et les pays arabes sur leur place dans l’univers de la mondialisation et sur la possibilité d’une réponse à l’échelon régional, qui tienne compte des ressources, des marchés, des énergies culturelles et des projets politiques. afkar/idées voit le jour à un moment d’incertitude pour la Méditerranée et pour le projet européen lui-même. Mais elle naît aussi à l’aube de l’apparition d’une Constitution commune pour les 15 – et bientôt 25 – pays de l’Union. L’UE semble l’avoir compris, dès lors qu’elle donne une nouvelle impulsion au partenariat euro-méditerranéen, avec sa politique de nouveau voisinage. Rapprocher le Maghreb du projet européen doit se traduire, de la part de tous les acteurs en jeu et de l’UE elle-même, par une volonté politique plus assidue. C’est pourquoi, afkar/idées réclame de l’UE, dès son premier numéro, qu’elle accroisse l’attention portée à sa politique méridionale ; de l’Espagne, qu’elle développe sa capacité de leadership dans sa politique extérieure au sein de la Méditerranée occidentale ; et des pays du Maghreb, qu’ils reconnaissent que les bénéfices d’un pari unitaire sont plus importants que les sacrifices que suppose, pour certains d’entre eux, la résolution de leurs vieux litiges.
La rédaction d’afkar/idées est modeste mais multiple : on la trouve à Casablanca, Rabat, Alger, Tunis, Barcelone et Madrid. Sur les deux rives de la mer, nous partageons certains principes qui nous portent à défendre des intérêts communs. Ces principes sont : que les sociétés ont plus de poids que ceux qui les gouvernent ; que le marché renforce l’efficacité et la transparence de ces sociétés ; qu’il n’y a pas de modernité sans effort éducatif, ténacité, recherche ou continuité dans la création ; que l’environnement propice à l’éducation, la recherche, la création et le développement d’un pays, ce n’est pas la liberté au sens abstrait, mais ce sont les libertés palpables : la liberté d’information, de réunion, d’association. Telles sont les idées – afkar – et tels sont les principes que nous tenterons d’impulser sur les rivages Nord et Sud de la Méditerranée.
- L’élargissement de l’UE : un défi pour le Maghreb Rachid Sbihi
- La relance du Dialogue 5 + 5 : pour un plan d’action pour le Maghreb Gemma Aubarell
- Maroc : une transition à petits pas Bernabé López
Plan Baker : une proposition pour résoudre le plus vieux conflit du Maghreb
Vingt-huit ans après les accords tripartites de Madrid du 14 novembre 1975, le territoire du Sahara occidental attend toujours la célébration d’un référendum d’autodétermination consacrant son statut final. L’ancienne colonie africaine de l’Espagne se compose des territoires de Seguiet el Hamra au Nord et de Rio de Oro (Oued ed-Dahab) au Sud. Par ces accords, l’Espagne a confié l’administration du territoire au Maroc (Seguiet el Hamra) et à la Mauritanie (Rio de Oro), qui sont les deux pays qui invoquaient des droits sur le territoire, jusqu’à ce que les habitants de celui-ci puissent faire valoir leur autodétermination. Le 6 novembre 1975, l’agonie du chef de l’Etat plaçant alors l’Espagne dans une situation interne délicate, le roi Hassan II organisa une marche pacifique de 350 000 volontaires vers ElAaiun, connue sous le nom de “ marche verte ”. Les dernières troupes espagnoles abandonnèrent le territoire le 26 février 1976 ;...
Lire la suiteLes économies maghrébines plus libéralisées ne craignent pas l’élargissement de l’UE
Chekib Nouira, président de l’Institut Arabe des Chefs d’Entreprise analyse les perspectives économiques pour le Maghreb face à l’élargissement de l‘ Union Européenne et les réformes mises en marche dans ces pays. AFKAR/IDEAS: Parmi les entrepreneurs maghrébins il existe une croissante inquiétude en ce qui concerne l’ouverture de l’Union Européenne vers l’Est. Dans quelle mesure croyez-vous que l’élargissement diminuera l’attention de l’UE vers la Méditerranée et sa rive sud et comportera de nouveaux défis pour les entreprises maghrébines? CHEKIB NOUIRA: Oui ! C'est vrai ! Mais l'inquiétude varie selon le degré de libéralisation des économies. Les entrepreneurs tunisiens ou marocains, qui ont eu l'expérience de l'ouverture de leur marché sont moins inquiets qu'ils ne l'étaient il y a quelques années. Les plus optimistes qui sont souvent ceux qui se sont “mis à niveau” et qui sont les plus efficaces, pensent à l'é...
Lire la suiteL’Algérie dans l’attente de son prochain président
José Agag, économiste et politologue à l’université de Louvain, ancien cadre du secteur bancaire espagnol, et conseiller de grandes entreprises espagnoles pour leurs rapports avec le Maghreb, explique pour AFKAR/IDÉES les opportunités offertes par l’Algérie à l’Espagne. AFKAR/IDÉES : En avril 2004, des élections présidentielles vont avoir lieu en Algérie. L’actualité politique algérienne semble accaparée par cet événement. Quelles en sont les conséquences immédiates ? JOSÉ AGAG : Les élections présidentielles, qui auront lieu en avril 2004, sont très importantes pour le pays. Pour la première fois, le parti du Front de Libération National (FLN) a choisi un candidat autre que le président dans l’exercice de ses fonctions. Cela va permettre de consolider le processus de démocratisation en Algérie, mais cette longue période préélectorale va également avoir un effet négatif de ralentissement, voire même d’apathie, sur les g...
Lire la suite- L’évolution de la téléphonie mobile au Maroc Ramón Enciso
- La libéralisation du marché du gaz : opportunités pour les pays méditerranéens Antonio Llardén Carratalá
- Libéralisation et privatisation inégales au Maghreb Carlos Echeverría Jesús
- Espagne–Libye : balance commerciale déséquilibrée Antonio Vázquez
Augmenter l’investissement privé : le facteur clef d’une croissance plus rapide
Les investissements privés constituent un élément essentiel pour atteindre une croissance économique rapide, créer des emplois et réduire les écarts de revenu par habitant entre les deux rives de la Méditerranée qui, selon l’un des participants, est la plus importante entre des régions du monde. Organisé par l’Institut Européen de la Méditerranée et la Chambre de Commerce de Barcelone, la capitale catalane a accueilli le 29 et 30 septembre dernier la seconde édition du North African Business Forum (NABDF). Une centaine d’importantes personnalités des gouvernements de la région, d’entrepreneurs, de banquiers et d’enseignants ont répondu au rendez-vous pour débattre ensemble sur le sujet “ Les Investissements privés : la clef du développement ”. Le préambule du second NABDF souligne que même si les cinq pays d’Afrique du Nord – Algérie, Libye, Mauritanie, Maroc et Tunisie attirent de plus en plus d’investissements ét...
Lire la suiteIslam et Judaïsme : une expérience de 14 siècles
Les attentats du 16 mai 2003 ont fait voler en éclats une fausse image, celle d’une “ exception marocaine ” qui aurait préservé le Maroc des excès de l’islamisme violent. Pourtant en 1975 déjà le leader USFP Omar Benjelloun avait été assassiné par un commando islamiste. En 1994, des islamistes avaient exécuté des touristes dans le hall de l’Hôtel Atlas Asni à Marrakech, et mitraillé –déjà– le cimetière juif de Casablanca. La même amnésie faisait que les milieux politiques et journalistiques refusaient de voir ce qui se passait dans les universités depuis les années 1980, la main-mise de l’intégrisme sur le mouvement étudiant, les “ procès islamiques ” clandestins qui condamnaient tels étudiants à avoir un bras cassé. Certes la justice avait fini par réagir. Du coup les étudiants condamnés étaient considérés comme “ prisonniers d’opinion ”, à l’instar des dernières vagues de condamnés “ de gauche ” de...
Lire la suiteRéforme de la Moudawana au Maroc
Prôner l’égalité de l’homme et de la femme c’est s’attaquer, en premier lieu, aux tabous sociaux et contester les privilèges acquis par l’homme pour quelconques prétextes. L’hésitation, l’amalgame, et la démagogie furent de mise pendant de longues années autour d’une révision du statut personnel de la femme. Les recherches universitaires, surtout en sociologie et en droit, ont appelé à l’ijtihad, et à l’interprétation progressive pour “ défendre ” la modernisation du statut personnel au Maroc. L’amélioration de la condition de la femme au Maroc ne nécessite-t-elle pas une nouvelle vision des relations familiales ? Le statut personnel en vigueur ne constitue-t-il pas une entrave, et un grand obstacle à une évolution d’égalité entre les deux sexes? Aussi, les associations de femme et des droits de l’ homme se sont engagées dans une nouvelle stratégie de combat, celui de l’esprit de l’Islam et des conventions intern...
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