Prévenir la polarisation et l’extrémisme violent

Nous contribuons à la construction de sociétés résilientes et inclusives, par la recherche et l’action, en cherchant à comprendre les facteurs à l’origine de la polarisation et de l’extrémisme violent.

Au cours des deux dernières décennies, les processus de radicalisation et d’extrémisme violent ont été étudiés dans une perspective éminemment sécuritaire, en établissant le profil des personnes potentiellement radicalisables et en essayant d’identifier les auteurs de futurs actes violents afin de les éviter. En bref, la prévention a été considérée comme une étape préalable à la commission de la violence et non comme un investissement à long terme dans l’environnement social afin d’éviter les sociétés polarisées qui favorisent la radicalisation. Néanmoins, chercher à savoir ce qui conduit une personne à commettre un acte violent est une démarche plus complexe que celle qui consiste à fonder son explication sur l’existence d’un facteur spécifique, comme la religion ou le manque d’opportunités, ou une trajectoire de vie spécifique, ce qui était la démarche dominante jusqu’à présent.

Ce programme cherche à comprendre comment interagissent les facteurs divers et multiples qui peuvent conduire une personne à la radicalisation et à la violence. La compréhension de cette combinaison de facteurs à différents niveaux – mondial, étatique, communautaire et individuel – est essentielle pour identifier les contextes plus vulnérables aux risques de polarisation et, par conséquent, elle devrait nous permettre de travailler sur des mécanismes de prévention utiles aux acteurs locaux et à la société civile. Le faire avec l’implication active et participative des jeunes, encore souvent qualifiés de sujets passifs potentiellement manipulables, est essentiel pour construire des communautés résilientes et durables.

Se fondant sur cette approche, l’IEMed – institut chevronné en matière d’analyse de l’extrémisme violent et travaillant en étroite collaboration avec les différents acteurs sociaux et institutionnels impliqués – fait un pas en avant en prenant la direction du projet de recherche H2020 CONNEKT (Contextes de l’extrémisme dans les sociétés de la région MENA et des Balkans). Financé par l’Union européenne et bénéficiant de la collaboration de treize partenaires issus du monde universitaire, d’institutions et de la société civile, le projet se concentre sur une recherche scientifique dans deux régions clés du voisinage européen, l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, et les Balkans. Les résultats de la recherche devraient être utiles tant aux régions étudiées qu’à l’UE dans le cadre de leur approche stratégique et pratique visant à prévenir la polarisation et la violence. De manière parallèle et complémentaire, le programme intègre différentes activités destinées à contribuer à la création d’un modèle de prévention locale plus efficace, durable et plus proche des jeunes et de la société civile.