Alliances et équilibre des puissances au Moyen-Orient

Compte tenu de la fragmentation des dynamiques politiques intérieures et régionales, il ne semble pas qu’un seul acteur, étatique ou non-étatique, puisse s’imposer comme force dominante.

Brian Katulis

À l’occasion du quatrième anniversaire des révoltes arabes, une analyse clinique des tendances stratégiques au Moyen-Orient révèle que la région est plongée dans des luttes complexes pour le pouvoir et l’hégémonie dans lesquelles interviennent des puissances régionales clés. Les acteurs externes ne jouent pas un rôle très important dans ces nouvelles dynamiques stratégiques qui circulent au Moyen-Orient ; les principaux moteurs du changement viennent de la propre région. Le cadre actuel est très variable et connaît de brusques soubresauts, comme en témoigne par exemple la montée en puissance du groupe de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL) en Irak et en Syrie cet été ou la conquête de la capitale du Yémen par le mouvement houthi, au cours de l’automne 2014.

La lutte pour le pouvoir et la légitimité est intense et parfois même très féroce dans des pays comme la Syrie, l’Irak, la Libye et le Yémen. Mais bien souvent, les combats acquièrent des caractéristiques propres à une nouvelle guerre froide, une lutte pour l’hégémonie dans laquelle intervient le soutien politique et économique silencieux d’autres acteurs de la zone.

Compte tenu des tendances démographiques, sociales et politiques de la région, il est fort probable que ces quatre dernières années ne soient que le début d’une longue période de remodelage de l’équilibre des puissances dans la région. Dans ce nouveau contexte, les politiques des acteurs externes comme les États-Unis, l’Europe et la Chine peuvent avoir une certaine influence sur les tendances régionales, mais il serait erroné de croire que l’intervention de ces acteurs peut, à elle seule, déterminer le résultat final.

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