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Co-édition avec Estudios de Política Exterior
Pugilat au sommet des dirigeants du Maroc
L’année 2012 a été de difficile cohabitation entre le PJD et Palais, une année marquée par des accords et des désaccords, pas toujours reçues avec stoïcisme.
Bernabé López
Il serait une erreur d’affirmer que rien n’a changé au Maroc depuis le début du Printemps arabe. Autre chose serait d’affirmer que ces changements soient structurels ou qu’ils puissent conduire le pays, à court terme, sur la voie de la tant rebattue transition démocratique, dont on a beaucoup parlée, après l’intronisation de Mohammed VI, en juillet de 1999.
La surprenante chute du dictateur tunisien Zine el Abidin Ben Ali et le progressif discrédit du régime de Hosni Moubarak en Égypte, de la part de certains gouvernements occidentaux ont poussé la monarchie marocaine (pressée par une opinion publique rassemblée dans la rue à travers les réseaux sociaux grâce à l’inorganique Mouvement du 20 Février) à réformer un système qui n’avait pas été touché depuis le règne précédent. Le discours royal du 9 mars de 2011 lança l’idée d’entamer une réforme en profondeur de la Constitution de 1996, qui souffrait du caractère provisoire du pacte entre l’ancien – et malade – souverain et l’opposition qu’il voulait intégrer dans un gouvernement d’alternance pour assurer une succession calme, qu’il estimait imminente.
Ce discours, qui fut une victoire de la rue marocaine face à des partis politiques sclérosés, a inauguré une des périodes les plus encourageantes dans l’histoire contemporaine du Maroc, dans laquelle ont affleuré les propositions et les idées rénovatrices. Les nécessités sociales ont été débattues et les problèmes et leurs responsables ont été signalés. Cependant, le résultat de cette période fut une Constitution qui resta à mi-chemin des attentes de ceux qui avaient cru que le moment d’un vrai changement était arrivé. Le pouvoir royal fut confirmé en tant que centre et moteur de la vie politique et l’espoir qu’il pouvait céder des prérogatives en faveur d’un chef de gouvernement renforcé dans ses pouvoirs resta tronqué, même si dans la régulation du poste de premier ministre on lui donna plus d’opportunités de négociation – ou de conflit – avec le souverain sur des questions qui précédemment étaient de la compétence exclusive du monarque.
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