Co-édition avec Estudios de Política Exterior
Ideas políticas

La corde raide stratégique de la campagne du Hezbollah contre Israël

David Wood
Chercheur principal de l’International Crisis Group pour le Liban.

Depuis octobre, le Liban se trouve au bord d’une guerre totale. Le lendemain du jour où le Hamas a mené son attaque dévastatrice sur Israël, le 7 octobre, la puissante milice libanaise du Hezbollah a elle aussi lan­cé des attaques de l’autre côté de la frontière libano-is­raélienne « en solidarité avec le peuple palestinien ». Depuis lors, Israël et le Hezbollah se sont affrontés pratiquement tous les jours, obligeant des dizaines de milliers d’habitants des communautés frontalières du nord d’Israël et du sud du Liban à se déplacer. C’est le Hezbollah qui a tiré le premier, mais Israël a contrat­taqué durement. De fait, les autorités israéliennes ont publiquement envisagé la possibilité d’aller plus loin en­core pour détruire les capacités militaires du Hezbollah, l’idée étant de pouvoir renvoyer chez eux, sains et saufs, les citoyens israéliens déplacés.

Au cours des mois qui se sont ainsi écoulés, deux questions ont pris une grande importance : qu’est-ce qui pourrait mettre fin au conflit actuel, qui a fait de cer­taines zones du sud du Liban un champ de ruines ? Et : les affrontements frontaliers sont-ils destinés non seu­lement à se poursuivre, mais aussi à s’étendre au reste du pays et, probablement, à déborder ses frontières ?

Jusqu’ici, tandis que les dirigeants israéliens, divi­sés, hésitent entre plusieurs solutions pour rétablir la sécurité sur leur frontière septentrionale, la position du Hezbollah est restée relativement claire. Il continuera à se battre jusqu’à ce qu’Israël mette fin à son agression contre Gaza. Si Israël y met fin, il se retirera. Le Hezbol­lah a adopté cette approche au vu de diverses considéra­tions stratégiques et sans prendre la peine de consulter ni le gouvernement ni l’opinion publique du Liban. Tou­tefois, même compte tenu de ce niveau d’autonomie de prise de décisions, le Hezbollah doit tenir compte de la façon dont une guerre continuelle, voire élargie, affecte­rait les Libanais assiégés. Le pays traverse, en effet, une crise économique sans précédents.

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