Co-édition avec Estudios de Política Exterior
Ideas políticas

Chavirer entre Moscou et Bruxelles

Youssef Cherif
Directeur du Columbia Global Centers, Tunisie.

Les premières victimes de la guerre de Gaza sont les populations civiles. Mais les deuxièmes victimes sont les relations de l’Europe avec son voisinage sud, ce que Russes et Chinois ne manquent pas de remarquer. Et si Pékin, déjà en Afrique, est un joueur qui mise sur le temps long et qui ne met que très peu de pions sur la carte du Moyen-Orient, c’est Moscou qui semble au­jourd’hui rafler la mise. Alors que des milliers de civils sont tombés et continuent de tomber à Gaza, les pays de l’Union européenne (UE) se montrent prudents lors­qu’il s’agit des Palestiniens, mais généralement biaisés lorsqu’il s’agit d’Israël. La Russie, cependant, joue l’amie des Arabes et des Africains, l’héritière de l’Union des Ré­publiques socialistes soviétiques (URSS), le partenaire bienveillant, et la victime opprimée qui se soulève ; et elle trouve des oreilles attentives.

L’histoire peut expliquer ce retournement de situa­tion. Entre une URSS souvent alliée des mouvements indépendantistes lors de la première moitié du XXème siècle, une aide colossale pour les régimes panarabes et panafricains dans la deuxième moitié de ce même siècle, une Russie en déclin mais jamais trop loin (sur­tout sous la houlette de Yevgeny Primakov) à la fin des années 1990, une Russie poutiniste qui se veut fière et proche pendant les années 2000 (principalement à la suite de la guerre d’Irak), et une Russie impériale et guerrière pendant les années 2010, les Arabes et les Africains ont vu un allié plus qu’un ennemi.

Mais pas que. Il y a aussi les actions – et les inactions – européennes. Il y a l’accélération des évènements de ces dernières années. Il y a le perfectionnement des outils de la communication stratégique par les Russes, et la déroute des Européens dans ce domaine, du moins vis-à-vis des Arabes et des Africains. Cet article compare les réactions arabes à la guerre en Ukraine et celle de Gaza, et les réactions russes et européennes envers ces deux guerres. Il se penche aussi sur l’expansion euro­péenne vers l’Est et la fermeture des frontières du Sud et conclut par une synthèse des relations entre ces trois pôles.

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