1979-2019 : 40 ans de guerre au Moyen-Orient
5 mars 2020. À partir de 18:30 | Workshop | Anglais | IEMed, BarcelonaLes manifestations dans les rues du monde arabe en 2011 et celles qui ont lieu aujourd’hui dans certains pays de la région, comme l’Algérie ou le Liban, ont un poids spécifique, différent des manifestations avec des revendications similaires ailleurs.
Hamit Bozarslan, directeur des études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS) de Paris, souligne que cette spécificité tient aux dynamiques qui se sont générées dans le monde arabe en 1979 (avec l’échec des mouvements de gauche et l’émergence de l’islamisme à la suite de divers événements) et qui marquent encore l’évolution de la région.
Le contexte révolutionnaire de 2011 dans le monde arabe, qui exigeait «dignité», «liberté», «égalité» et «respect», visait à s’intégrer dans ce qu’on appelle «la société démocratique libérale bourgeoise». Cependant, il a échoué, à l’exception de la Tunisie.
Près de dix ans plus tard, l’expert voit dans les manifestations au Soudan, en Algérie, au Liban ou en Irak, une lutte pour obtenir la «citoyenneté», au sens de jouir d’une réelle participation politique et de la capacité de déterminer son propre avenir. Ces affirmations vont dans le sens de celles observées en Amérique latine, en Afrique et en Asie mais qui soulignent, selon Bozarslan, que les dynamiques pré-révolutionnaires ont un poids important dans l’évolution du monde arabe.
Bozarslan collabore régulièrement à des médias français tels que Le Monde et il est l’auteur d’une longue liste d’ouvrages, dont l’essai Crise, violence et dé-civilisation (2019), Révolution et état de violence. Moyen-Orient 2011-2015 (2015), Histoire de la Turquie. De l’Empire à nos jours (2013), Une histoire de la violence au Moyen-Orient. De la fin de l’Empire ottoman à al-Qaida (2008), From Political Struggle to Self-Sacrifice: Violence in the Middle East, (2004), La question kurde: Etats et minorités au Moyen-Orient (1997).