CONNEKT étudiera ce qui pousse les jeunes vers l’extrémisme violent afin de mieux prévenir ce phénomène

11 février 2020 | Communiqué de presse

C’est aujourd’hui qu’est lancé, à Barcelone, un projet de recherche financé par l’UE dont l’objet est d’étudier les facteurs susceptibles de pousser les jeunes de 8 pays des Balkans et de la Méditerranée à se radicaliser.

CONNEKT (Contextes de l’extrémisme violent dans les sociétés de la région MENA et des Balkans – selon ses sigles en anglais) est un projet de recherche européen piloté par l’IEMed, qui mènera des recherches sur ce qui incite les jeunes de 12 à 30 ans originaires de 8 pays (Égypte, Tunisie, Jordanie, Maroc, Kosovo, Bosnie-Herzégovine, Macédoine du Nord et Bulgarie) à s’engager sur la voie de l’extrémisme violent.

Les représentants des 14 organisations membres du consortium qui met en œuvre le projet se sont réunis aujourd’hui à Barcelone pour en faire la présentation officielle et donner le coup d’envoi des travaux de recherche, qui dureront 3 ans et demi (jusqu’en août 2023).

Comme l’ont expliqué les présentateurs de l’évènement, CONNEKT se concentrera sur l’importance que revêtent les inégalités socio-économiques et sociopolitiques dans les processus de radicalisation. Dans cette optique, sept facteurs feront l’objet d’analyses : la religion, la numérisation, les difficultés économiques, les inégalités territoriales, les dynamiques transnationales, les revendications sociopolitiques et les opportunités concernant l’éducation, la culture et les loisirs. Ces facteurs seront évalués en fonction de trois niveaux : transnational/national, communautaire et individuel. L’idée est de déterminer leur interdépendance et leur poids dans le processus susceptible de conduire à la radicalisation.

L’objectif ultime du projet est, qu’à partir des résultats de la recherche empirique, on puisse recommander des instruments et des mesures à même de prévenir l’extrémisme violent. En ce sens, le projet est éloigné de l’approche que l’on fait souvent de la prévention en termes de sécurité, laquelle brouille les frontières entre détection (entendue au sens d’identification d’éventuelles menaces imminentes) et prévention. Avec cette recherche, CONNEKT entend contribuer à la recommandation de stratégies de prévention du domaine social, conçues en prenant en compte l’opinion des jeunes (hommes et femmes). Ces stratégies adressées notamment aux autorités et aux acteurs sociaux locaux devraient permettre de doter les sociétés des pays étudiés et des pays européens d’instruments à même de contrer ce phénomène multidimensionnel de l’extrémisme violent.

C’est pour atteindre ce but que le projet est pris en charge par une équipe interdisciplinaire composée de 14 membres issus de 12 pays différents, parmi lesquels on compte des universités et des laboratoires d’idées, mais aussi des acteurs de la société civile et des autorités locales.

La recherche s’articulera autour d’entretiens, de sondages, de focus-groups, de séminaires et de tables rondes qui seront effectués dans chacun des pays faisant l’objet de l’étude ainsi qu’à un niveau transnational. À cela, il faut ajouter le travail participatif qui sera effectué dans le cadre du forum des jeunes de Skopje et du forum des femmes de Tarragone. Le projet donnera lieu à plus de 60 parutions d’ouvrages, dont des rapports par pays sur les approches concernant l’extrémisme violent et sur les facteurs potentiels de radicalisation, ceci en fonction des trois niveaux d’analyse évoqués plus haut, lesquels constitueront une cartographie des facteurs qui aboutissent à l’extrémisme violent et entraîneront la rédaction de policy-papers visant à traduire les résultats des recherches pour les transmettre au domaine politique et institutionnel.

La connaissance des facteurs de radicalisation appliquée à l’espace communautaire constituera la seconde phase de la recherche, qui donnera lieu à la production d’études sur la prévention et de guides sur les instruments les mieux adaptés à chaque pays en matière de prévention de l’extrémisme violent. Finalement, de ces résultats seront tirées des recommandations qui feront l’objet d’un document final sur les stratégies de prévention recommandées à l’Union européenne.

Les résultats et l’évolution du projet seront consultables sur le site www.h2020connekt.eu

Le projet, qui s’inscrit dans le cadre du programme européen Horizon 2020 pour la recherche et l’innovation, est financé par l’UE et doté d’une enveloppe de 2,9 millions d’euros (Accord de subvention 870772).

L’équipe du projet

La coordination de l’équipe du projet CONNEKT est assurée par l’Institut européen de la Méditerranée (IEMed), un think tank établi à Barcelone et spécialisé dans les relations euro-méditerranéennes, riche de 30 ans d’expérience. Les coordinateurs scientifiques du projet sont Lurdes Vidal (directrice du département Monde arabe et méditerranée de l’IEMed) et Jordi Moreras (anthropologue chevronné, expert dans l’étude des communautés musulmanes d’Espagne et senior fellow de l’IEMed).

L’IEMed dirige un consortium composé de 13 autres entités:

The American University Cairo

www.aucegypt.edu

Generations For Peace

www.generationsforpeace.org/en/

Jasmine Foundation

www.jasmine-foundation.org

The University Moulay Ismail

www.umi.ac.ma

The University of Sarajevo

www.unsa.ba

Kosovar Institute for Policy Research and Development

www.kipred.org

The Macedonian Academy of Sciences

www.manu.edu.mk

Islamic Youth Forum

www.fri.org.mk

The Center for the Study of Democracy

www.csd.bg

Université Libre de Bruxelles

www.ulb.ac.be

The University of Graz

www.uni-graz.at/en/

The Universitat Rovira i Virgili

www.urv.cat/en

Euromed Cities Network

www.reseau-euromed.org