Environnements hostiles en Méditerranée
30 janvier 2020. À partir de 18:30 | Conférence | Anglais | IEMed, BarcelonaLa politique «d’environnement hostile», promue par Theresa May à partir de 2010 en tant que ministre de l’Intérieur, est devenue l’approche dominante pour contrôler les migrations dans le monde. Cette politique remonte cependant au-delà de 2010 et s’explique aussi par la tension particulière entre «politiques de mobilité» et «politiques de contrôle» de l’immigration qui est déterminée par les intérêts du capitalisme.
Elle part du principe que, comme il est difficile ou coûteux d’empêcher physiquement l’arrivée d’immigrants par des moyens irréguliers, il est nécessaire de faire passer le message qu’il ne vaut pas la peine de venir et qu’aucune dépense ne sera utilisée pour les protéger, ce qui aussi apprécie l’opinion publique interne.
Membre du Groupe de référence externe sur les migrations du ministère britannique du Développement international, Michael Collyer, souligne que les frontières de la Méditerranée, telles que les clôtures entourant Ceuta et Melilla, sont des exemples clairs du développement et du renforcement de ces environnements hostiles. Elle met également en évidence des moyens moins évidents de bloquer la mobilité, tels que les «frontières humanitaires». Ce serait le cas des camps de réfugiés, comme celui organisé à la frontière tuniso-libyenne en 2011 où 300 000 personnes fuyant la guerre ont été prises en charge («mais aussi arrêtées») par des agences internationales et des ONG. Ainsi, dans les deux cas, les barrières physiques étaient aussi importantes que le symbole et les messages qu’elles projetaient.
Michael Collyer est professeur de géographie et directeur de recherche à la School of Global Studies de l’Université du Sussex, en Angleterre. C’est un géographe politique qui s’intéresse aux relations entre les personnes en mouvement et les institutions étatiques. Il est également membre du Groupe de référence externe sur les migrations du Département britannique du développement international. Il mène régulièrement des travaux de recherche ou d’analyse en collaboration avec le HCR, l’OIM et d’autres organisations. Son livre le plus récent est Migration, dans la série Routledge Advanced Introductions (avec Michael Samers, 2017). Cette présentation est tirée du prochain livre Hostile Environments (Zed, prochain 2020).