Maroc: mobilisations populaires et politiques de changement
28 mars 2019. À partir de 18:30 | Conférence | Anglais | IEMed, BarcelonaLes mobilisations populaires pour réclamer plus de droits économiques et sociaux et une meilleure gouvernance sont courantes au Maroc, mais le régime a été en mesure de trouver des stratégies pour affaiblir les manifestations et maintenir la stabilité. C’est ce que la politologue marocaine Saloua Zerhouni appelle des stratégies de «changement dans la continuité».
La montée des manifestations au Maroc au cours de la dernière décennie, du Mouvement du 20 février 2011 aux manifestations les plus récentes dans le Rif et Jerada s’explique par le fait que les jeunes se méfient des institutions traditionnelles (partis, syndicats…) d’intermédiation politique pour transmettre au gouvernement et aux Palais Royal le mécontentement qu’ils ressentent dans de nombreux domaines, tels que l’éducation, l’emploi, la santé, la justice.
La pression du roi Mohamed VI pour une réforme constitutionnelle visant à empêcher le Mouvement du 20 février de recourir à des stratégies plus agressives (cooptation, répression et intimidation, discrédit public par les médias) sert à affaiblir les manifestations et à maintenir la stabilité dans le royaume. Cependant, la persistance de la mobilisation citoyenne montre clairement que les doléances sont bien vivantes et que les attentes de changement sont fortes, donc si les demandes ne sont pas satisfaites, notamment sociales et économiques, le recours à la répression peut donner lieu à des formes de protestation plus violentes.