Même révolution, mêmes défis

Après leur arrivée au pouvoir, les islamistes doivent faire face à des défis sur leurs structures et stratégies, tandis que la révolution continue, bien que de différentes façons.

Ibrahim El Houdaiby

Tandis que les islamistes fêtaient le deuxième anniversaire de la révolution en janvier dernier, les partis de l’opposition, ainsi que les groupes révolutionnaires, étaient absents. Certains groupes décidèrent de boycotter les célébrations, et d’autres se manifestèrent contre ces dirigeants, pour protester pour avoir « trahi » la révolution, et « abandonné » les promesses d’établir de véritables démocraties et d’effectuer des changements significatifs dans leurs conditions de vie. Bien que les manifestations aient réussi à conduire à quelques changements dans certaines politiques, elles ne jouissent plus du même pouvoir de transformation.

L’histoire est plus ou moins la même en Égypte et en Tunisie. Comme affirmait le président tunisien, Moncef Marzouki, à un public réduit au cours de sa visite au Caire en juillet : malgré certaines différences significatives dans le contexte et les méthodes, la « révolution arabe » est essentiellement une. Cette unicité – en termes de causes, méthodes et résultats – est particulièrement claire dans le cas de l’Égypte et de la Tunisie, où quelques jours de protestations de portée nationale forcèrent l’expulsion du président, qui fut remplacé par un gouvernement intérimaire de bureaucrates, qui empêcha la montée immédiate au pouvoir des forces révolutionnaires, maintint les structures socioéconomiques prérévolutionnaires et convoqua des élections qui conduisirent les islamistes au pouvoir. Dans les deux pays, ceux-ci doivent maintenant faire face à des défis sans précédents concernant leurs structures et leurs stratégies, et la révolution continue, bien que de différentes façons.

Téléchargez pour lire l’article.