Le rôle des femmes dans le printemps arabe

Randa Achmawi

Journaliste, Égypte

Bien que, dans l’espace public, la tradition impose aux femmes arabes une attitude de silence et de soumission, les évènement survenus dans les pays arabes en 2011 ont montré qu’il existe un nouveau modèle, particulièrement actif, de participation féminine. C’est ainsi que des femmes de tout genre et de toutes conditions sociales sont descendues dans la rue pour lutter non seulement contre la tyrannie et les injustices des États, mais aussi contre les principes conservateurs des sociétés dans lesquelles elles vivent. Nombre d’entre elles ont été victimes de menaces, parfois proférées par leur propre famille, d’autres ont même été violées, voire assassinées. Malgré tout, la détermination et le courage dont elles ont toutes fait preuve leur ont permis d’arriver à des résultats remarquables, à savoir : envoyer des informations au monde entier à travers les réseaux sociaux, imposer le principe de la parité homme-femme aux prochaines élections tunisiennes ou dénoncer les abus commis par leurs gouvernements contre les droits humains, comme dans le cas de l’activiste yéménite Tawakkul Karman, prix Nobel de la paix 2011.


Le monde Arabe est une région où la femme a été traditionnellement reléguée au second plan. Il s’agit d’une société qui a tendance naturelle à les exclure de la vie politique, un domaine qui reste la plus part du temps réservé aux hommes. Les filles y sont encouragées dès très jeune âge à avoir une attitude de déférence et soumission vis-à-vis de leurs frères. On leur apprend même parfois à ne pas trop montrer leur propre intelligence ou bon sens dans les discussions avec leurs partenaires du sexe masculin et surtout à ne pas avoir d’attitude critique vis-à-vis d’eux. Elles sont, sont au contraire, encouragées à respecter et à mettre en valeur, les opinions et positions des membres males de leur famille et parfois même à douter de leur propre valeur ou capacité de jugement. Une situation qui persiste dans les familles et sociétés Arabo-musulmanes depuis des siècles et de siècles et qui eu du mal à connaître de véritable changement, malgré les nombreuses tentatives ayant vu le jour au cours du 20eme siècle, notamment a travers les initiatives entreprises par Hoda Shaarawi en Egypte.

Les dégrées des participations des femmes dans le processus de productivité dans le monde Arabe varient d’un pays a l’autre. On connaît sans doute, des taux d’insertion plus importants, dans la vie active, des pays tels que la Tunisie ou l’Egypte, alors que dans d’autres tels que le Yemen, la Libye ou l’Arabie Saoudite celui-ci est beaucoup plus faible.

C’est donc dans ce scénario de totales disparités entre hommes et femmes en matière d’accès à l’espace publique ou d’exercice des activités politiques, que l’on voit naître un nouveau modèle de participation féminine. Celui-ci fut ce qu’on a témoigne lors du déclenchement de lutte pour la libération des différents pays Arabes soumis au despotisme et a la tyrannie imposée par de dictateurs sur leur peuples depuis des nombreuses décennies, ce qu’on connais désormais par le nom de Printemps Arabes. C’est donc lors de celui-ci que les femmes arabes ont su prouver qu’elles ne voulaient pas être absentes de cette page de l’histoire, ayant également décidé que la défense de leurs droits était partie prenante de la construction du processus démocratique. Que ce soit en Afrique du Nord, dans les pays du Golf ou au Yémen, les objectifs des cameras des organismes des médias du monde entier, ont rapidement pu constater leurs présence massives lors des différents soulèvements. Que ce soi en Tunisie, en Egypte, en Libye, au Bahreïn ou au Yémen, elles étaient très évidentes lors des manifestations. Affichant une apparence plus moderne, en jeans et T-shirt, comme on les remarquait en Tunisie ou en Egypte, ou bien couvertes de la tête aux pieds comme on les voyait dans des sociétés plus conservatrices telles que le Bahreïn ou au Yémen , elles faisant partie des masses des contestateurs, en train de crier des slogans contre l’injustice et la tyrannie, en parlant aux journalistes sur place, face a la camera, donnant leurs points de vue et racontant le drame des vies menées sous les dictatures ou régimes despotiques de leurs pays respectifs.

Par ailleurs, lors de leurs descente dans les rues pour se joindre aux manifestation contre leurs gouvernements despotiques, les femmes arabes, n’ont pas seulement protesté contre la tyrannie, la corruption et l’injustice régnant dans chacun de leurs pays, elles étaient également en train de défier le statu quo des leurs sociétés conservatrices et paternalistes, dans lesquelles la place des femmes revient a l’espace privées et non aux rues, places publiques ou manifestations politiques. En Egypte, des jeunes filles ont osé défier leurs familles et passer des nuits entières campées sur la place Tahrir, chose qui va a l’encontre des mœurs Arabes, selon lesquels une jeune fille ne doit pas passer une nuit loin sa famille. «Mes parents ont essayé de m’enfermer à la maison pour éviter que je prenne partie des manifestations, mais ils n’ont pas réussi. Il fallait absolument que je fasse partie, a part entière de ce moment de lutte pour le changement dans la situation de mon pays». Celle-ci a été une phrase récurrente dans les propos de l’ensemble des filles interviewées, que ce soit en Tunisie, en Egypte, Bahreïn, Yémen ou ailleurs.

En Égypte, des jeunes filles ont osé défier leurs familles et passer des nuits entières à camper sur la place Tahrir, chose qui va à l’encontre des mœurs arabes

On pourrait certainement dire que la nature de leur participation dans les Printemps Arabes a aidé à détruire les stéréotypes sur les femmes Arabes. Que ce soit a l’intérieur du Monde Arabe ou en dehors de celui-ci, une femme Arabe est souvent vue comme étant quelqu’un qui reste souvent invisible et silencieuse, sans se manifester ou avoir de participations dans les affaires publiques. Or, cette prémisse a été prouvée totalement fausses par les faits eux-mêmes. Dans l’ensemble des cas, que ce soi lors des soulèvements, les femmes ont démontré, non seulement qu’elles étaient prêtes à participer activement dans les protestations, mais dans des nombreuses situations nous avons remarqué qu’elles ont été capables de jouer le rôle de leaders et de chefs de files. On les a vues organiser des manifestations, mobiliser des citoyens de son entourage (et souvent aussi en dehors de celui-ci) en faveurs des la lutte contre le despotisme et de la corruption régnante dans leurs pays respectifs et des changements démocratiques.

Les soulèvements Arabes, ont fait émerger des nouveaux visages, des nouvelles héroïnes dont le nom et la participation seront désormais attaché, non seulement des causes des femmes, mais surtout a celle de la lutte contre le despotisme, la tyrannie et la corruption.

Le plus grand symbole de cette lutte sera désormais, Tawakol Karman la jeune activiste du Yémen, ayant été récompensée par le Prix Nobel de la Paix de 2011 ensemble avec deux autres éminentes personnalités féminines Africaine. Tawakol reçoit le prix a son nom ainsi de toutes les femmes Arabes activistes ayant été protagoniste au cours du Printemps Arabe ou même avant celui-ci.

Les femmes en Tunisie: le moteur propulseur de l’éveil Arabe

La Tunisie et l’Egypte ont été les deux pays où, dans un espace limité de temps, ont a réussi à faire partir des dictateurs qui gouvernaient leurs pays respectifs avec une main de fer. Il est donc intéressant de chercher a comprendre les raisons derrière cette réussite inattendue, considérée aujourd’hui comme une suite d’événements et un concours de circonstance inexplicables, certains vont même jusqu’à parler d’un miracle, qui a fait des populations entières soumises a la répression et a l’injustice, sortir de leur marasme et se révolter, en décidant de prendre en mains leurs destins et se battre pour le respect de leur dignité et la conquête de leurs liberté, quoi qu’il arrive. Où se trouvent-elles, les recettes pour le réveil ou la prise de conscience collectives? Au-delà de soumission au despotisme, a l’injustice et a l’oppression pendant des décennies, des éléments tels que le taux du développent humains, les taux d’alphabétisations, le niveau de l’éducation, etc. traduits dans un grand degré des respect des droits des femmes, ont fortement compter pour propulser ces deux sociétés pour se révolter et chercher a reconquérir leurs indépendance et autonomies. Autrement dit, oui, le réveil Arabe a eu lieu ou commence en Tunisie, car il s’agissait d’un pays Arabe avec les taux de développements humains le plus élevée du Monde Arabe et certainement celui où l’ont respecte le plus, les droits des femmes.

Le réveil arabe a eu lieu – ou a commencé en Tunisie parce qu’il s’agit du pays arabe où le taux de développement humain est le plus élevé du monde arabe

Ce scénario explique ce que nous avons remarqué sur nos écrans de télé lors des manifestations des rues du 17 décembre 2010 au 14 Janvier 2011, au cours des jours de la Révolution du Jasmin. Vêtues, la plus part du temps en jeans, portant de lunettes de soleil, montrant leurs cheveux et affichant des apparences extrêmement moderne, les femmes Tunisiennes ont fait leur Révolution a coté de leurs, frères, fils, maris, maris, fiancés et compagnons. Leur participation ne s’est pas limité aux manifestations publiques, mais surtout aux contacts avec les différents réseaux, pour propager les informations, en avertissant l’opinion publique, a l’intérieur et extérieur de leur pays, des détails du soulèvement en cours.

Or, que ce soi dans la période prérévolutionnaire, durant la révolution où les phases post révolutionnaires, les femmes tunisienne sont restées impliquée a part entière dans le processus de changement du scénario politique, non seulement de leur pays, la Tunisie, mais été aussi indirectement responsables pour des transformations politiques et sociales qui ont eu lieu, par la suite, dans l’ensemble du monde Arabe.

Deuxième moment historique de ce pays, vers le 20 Avril 2011, les différentes associations féministes tunisiennes prônant la défense de la participation des femmes dans le processus démocratique post révolutionnaires, ont réussi à faire adopter le principe de parité hommes-femmes pour les élections de l’Assemblée constituantes du 24 Juillet 2011. Un principe qui fut applaudi par tous les partis politiques organisés, des plus progressistes aux plus intégristes. C’était sûrement un développement historique, salué des figures féminines éminentes telles que la présidente de l’Association des Femmes Démocrates, Sana Ben Assour, qui a affirmé a l’occasion « cela est parfaitement juste, d’autant plus que dans notre pays, hommes et femmes ont lutté cote a cote pour la démocratie »

Femmes en Egypte : une tradition d’activisme politique

Le rôle des femmes dans la vie politique égyptienne, notamment l’activisme aux moments des soulèvements contre la tyrannie et l’injustice, ne date pas, non plus, d’hier. Déjà, lors de la Révolution de 1919, elles avaient défilé en public aux cotés des hommes, guidées par la légendaire Hoda Shaarawi, pour manifester dans les rues, contre le pouvoir colonial britannique. Elles avaient défiés, en ce moment, pour la première fois, les traditions conservatrices et les restrictions imposées aux femmes par des sociétés Arabo musulmanes. En 1923 les femmes égyptiennes ont formé l’Union Féministe Egyptienne, pour lutter pour leurs droits, alors qu’elles travaillaient simultanément à l’intérieur du mouvement national de libération.

D’un siècle à l’autre presque cent ans plus tard les femmes égyptiennes sont encore une fois venues rejoindre massivement les manifestations sur la place Tahrir, en Janvier 2011. Cette fois, pour protester contre l’injustice, la tyrannie et la corruption du régime de Moubarak. La proportion de leur présence était certes plus importante que celles de 1919, mais jusqu’à maintenant, il est difficile d’en faire une estimative exacte de leur participation. Les opinions varient. Certains disent qu’elles représentaient non moins que la moitié des manifestants. D’autres lancent ces figures varient entre 30% ou 40% des présents. Une chose est pourtant sure : on les sentait fortement présentes et actives. Et les avis, aussi bien à l’intérieur de l’Egypte qu’a l’extérieur, sont unanimes à indiquer que la Révolution leur appartient autant qu’elle appartient aux hommes. Elles se sont battues et certaines d’entre elles ont aussi du sacrifier leur vie, pour la liberté de l’Egypte.

Dans la foule, on pouvait facilement repérer des femmes issues de toutes les catégories sociales. Riches et pauvres, jeunes ou moins jeunes, ayant ou non des études

Pendant les 18 des manifestations massives, les contrastes entre styles de vie des femmes présentes sur place étaient et évident. Sur la place Tahrir ont retrouvait un mosaïque fascinant, très représentatif de la moitié des habitants d’Egypte. Dans la foule on pouvait facilement repérer des femmes issues de toutes les catégories et sociales. Riches et pauvres, jeunes ou moins jeunes, éduquées ou non, des jeune-filles, des épouses ou mères de famille, elles n’ont pas voulu rater l’occasion de descendre dans les rues pour défendre leur idéal de liberté. Peu importait si elles portaient le voile ou le nikab ou si elles affichaient une apparence plus libérale, sans voile, se promenant en jeans, fumant des cigarettes, parfois même faisant la bise a des garçons en public.

En faite, plus que simplement participer de la révolution du 25 Janvier, on peut certainement affirmer que les femmes égyptiennes ont eu essentiel dans les manifestations ayant abouti au départ de Moubarak. C’est bien pour cette raison que j’ai décidé de rendre hommage a leur participation, en racontant l’histoire de cinq femmes de ces héroïnes de la révolution égyptienne, dont les visages, activisme et marquerons a jamais nos mémoires.

Cinq visages féminins du soulèvement du 25 janvier 2011

Commençons par l’histoire la plus triste, celle de Sally Zahran, une traductrice de 23 ans qui a du payer de sa vie pour que ses compatriotes puissent connaitre des meilleurs jours. Elle est tombée le 28 Janvier, a Sohag, en haute Egypte, où habitait sa famille, lors d’une confrontation entre les manifestants pro-démocratie et les forces de l’ordre ainsi que des voyous pro-Moubarak. Jolie brune aux cheveux frisés tout comme un regard vif et défiant, (comme des nombreuses des femmes qui sont descendues dans les rues pour participer des manifestations), Sally a du faire face non seulement aux forces de l’ordre, mais aussi, au fort conservatisme de la société égyptienne et sa famille, qui voyaient d’un mauvais œil la participation des femmes aux manifestations dans les rues. Une perte tragique, mais qui a néanmoins su inspirer un ingénieur égyptiens travaillant a la NASA, qui a proposer que son nom soit donné a un vaisseau spatial devant voyager vers la planète mars. Une initiative que fut heureusement approuvée par l’organisme spatial américain.

L’histoire d’Israa Abdel Fattah, une autre figure fortement omniprésente dans le soulèvement égyptien du 25 Janvier, est un peu plus ancienne et date de deux ans. En 2008, elle fonde, avec d’autres activistes, le mouvement 6 Avril, au départ, un simple group sur Facebook, mais qui au fur et à mesure devient un véritable mouvement politique. Tous ce qu’elle avait, alors fait, c’était, lance des invitations, sur Facebook, aux manifestations de solidarité avec les ouvriers de Mahalla Al Koubra, qui ont, d’ailleurs fini par donner le nom a leur mouvement. Pour cela Israa, qui avait alors 27 ans fut arrêté par les forces de sécurité égyptienne alors qu’elle était assisse sur un café avec des compagnons et amis. Israa fut libérée que lors que sa mère fait un appel personnel, sur une annonce payée dans un journal indépendant, à la femme du président de la république. Elle fut relâchée mais a condition de ne pas retourner a son activisme politique. Une menace qui n’a pas l’air de l’avoir effrayée. Son activisme au sein du group fut repris quelque temps plus tard. Elle était évidement présente sur la place Tahrir au long de 18 jours. Plus tard, lors que le siège des services de sécurité Egypte fut envahi par les manifestants au début du mois de mars, un dossier contenant des informations sur elle fut retrouvé sur place, montrant qu’elle avait été surveillée au cours des dernières années, affichant la transcription de ses communications téléphoniques personnelles, ses e-mails contenant des détails sur sa vie privée. Les forces de sécurité avaient enregistré même les détails de son divorce. Des faits qui l’on choquée. Sur cela Israa dit que le sentiment crée par la violation de sa vie privée, était indescriptible.

Le troisième personnage emblématique de la révolution égyptienne, fut sans doute celui d’Asmaa Mahfouz. Une des fondatrices du Mouvement du 6 Avril. Aujourd’hui membre de ceux qu’on appelle les ‘’La coalition des Jeunes Révolutionnaires du 25 Janvier’’. Asmaa est une jeune activiste portant le voile, de 26 ans qui a été, sans doute, une des voix les plus puissante et courageuse du soulèvement égyptien, qui a abouti au départ de Moubarak le 11 Février 2011. Quelle jours avant le 25 Janvier, jour prévu pour le début des protestations contre Moubarak, Elle a posté sur Youtube une vidéo où, en prenant des risques énormes elle dit le suivant : ‘’ Moi, une jeune fille, vais aller a la place Tahrir et compte prendre avec moi une banderole où on lira mes demandes et peut-être les gens saurons montrer des signes d’honneur’’. ‘’Je ne pense pas que quelqu’un d’entre nous peut se sentir en sécurité. Tout le monde est désormais menacé. Pour cette raison il faut venir avec nous pour revendiquer, vos droits, mes droits, ceux des nos familles. Le 25 Janvier, je descendrai dans la rue pour dire ‘non’ a la corruption et ‘’non’’ a ce régime.’’ Puis lors d’une interview pour la chaine BBC en Arabe, Asmaa dit le suivant : ‘’J’ai enregistré une vidéo en demandant aux gens de ne pas avoir peur, en leur demandant combien de temps ils voulaient vivre dans la peur ; pour leur dire que nous devions sortir dans la rue, qu’il y a beaucoup de gens en Egypte et que nous pouvons nous protéger des brutalités de Moubarak. Maintenant, je reçois des appels des gens des Moubarak, m’ordonnant de ne pas sortir de chez moi et me menaçant que, du contraire, ils nous tuerons, moi et toutes ma famille ‘’.

Asmaa est une jeune activiste de 26 ans, portant le voile, qui a été l’une des voix les plus puissantes et courageuses du soulèvement égyptien

Mon premier contact avec Mona Seif était avec sa voix, que j’ai entendu lors d’interview téléphonique qu’elle avait accordé a la chaine Al Jazeera en anglais pendant la nuit du 2 Février suite a l’invasion de la place Tahrir par les voyous pro Moubarak, sur les dos des chameaux et chevaux. Ce soir là, on savait que les voyous était en train d’attaquer les manifestants, en n’épargnant pas les méthodes pour essayer de les chasser de la place. Sur l’écran d’Al Jazeera, la voix de Mona était claire et la puissance de ses convictions, a su persuader le monde entier que, quoi qu’il arrive, les manifestants ne quitterai pas, par la force leur positions conquises.

Affichant une apparence plutôt moderne, (une apparence que je n’ai pourtant découverte, que bien plus tard), portant des jeans, pull et ayant les cheveux en l’air, cette jeune femme de 24 ans au regard innocent, portait certainement en elle une force morale sans limites, lorsqu’elle disait au monde, au téléphone: « Nous sommes prêt à mourir sur la place Tahrir ». Mona, dont l’activisme politique a été nourri par sa propre famille, est la fille d’un activiste politique qui était, d’ailleurs, en prison, le jour de sa venue au monde. Quelque jours après cet infâme événement, elle racontait « la nuit de la bataille des chameaux lors que les voyous pro-Moubarak nous ont attaqués, j’étais terrifiée. Je pensais qu’ils allaient nous tirer dessus et nous tuer tous. Mais le tournant pour moi a été quand j’ai réalisé, a ce moment la, que les gens était prêt a mourir pour leurs convictions ». 

 Gigi Ibrahim, elle aussi, une activiste politique, de 24 ans, a sans doute été la plus grande star du soulèvement égyptien ayant abouti au renversement du régime de Moubarak, sur la presse internationale. Son visage brun aux traits profondément égyptiens assemblé a son apparence moderne, tout comme son anglais impeccable, acquis pendant les années passées avec sa famille en Californie, où elle a suivi ses études à l’école secondaire, ont su séduire l’ensemble des journalistes étrangers présents sur la place Tahrir pour faire la couverture des événements. De la couverture de Times Magazine, au Daily Show aux Etats Unis, en passant par Elle Magazine, elle a fait le tour de l’ensemble des chaines des nouvelles et programmes télévisées du monde entier. Sa compréhension des faits, conviction et détermination à aller jusqu’au bout, on été la force motrice derrière son activisme. En fait, Gigi a été repérée par les des médias internationaux a travers ses messages sur son adresse Twitter : Gsquare86. Ceux-ci ont rapidement attiré l’attention de tous, sur le monde entier, intéressés à avoir des informations, en première main, venant de la place Tahrir. ‘Au cours des longues heures, jours et nuits que j’ai passé là-bas, je pensais qu’il fallait informer les monde, donner des informations précises, sur ce qui était en train de se passer. Je faisais aussi l’effort de les vérifier avec mes autres contacts présents sur des lieux ou positions différentes de la mienne. En suite je postais mes informations sur Twitter et Facebook a partir de ma Blackberry, alors que j’étais assise sur l’herbe ou les trottoirs de la place’’.

Dans une société comme celle du Yémen, pour pouvoir se manifester et avoir le courage de passer à l’espace public, une femme nécessite non seulement une éducation extrêmement solide, mais aussi un soutien familial

Gigi est, elle aussi, une des celle qui a du s’opposer a sa famille pour pouvoir rester sur la place Tahrir tout le long des 18 jours. ‘’Dans ma famille, il n’y a pas de passé ou tradition d’activisme politique et au départ mon père était très fâché. Le 28 Janvier ma sœur a même essayé de m’enfermer pour éviter que je descende. Mais au fur et à mesure ils ont commencé à accepter ma détermination. Plus tard j’ai déménagé chez ma tante qui habite, non loin de la place Tahrir, et c’est là-bas que j’allais me laver ou changer d’habilles pour retourner a de nouveaux chaque fois, rejoindre les autre manifestants.’’ Raconte-t-elle.

Les femmes au Yémen : contre vents et marées

Le Yémen est pays est un pays bien différent de la Tunisie, l’Egypte et tants d’autres pays Arabes. Il s’agit d’un pays les plus pauvre du Monde Arabe et où vit une des sociétés extrêmement conservatrice, un lieu où les femmes, totalement marginalisées, le plus souvent elles vivent recluses a l’espace privé et n’ont presque jamais elle a accès a la vie publique. Rares sont celles qui ont accès a l’éducation, le taux d’analphabétisme parmi chez les filles et femmes, se trouve parmi un des plus élevé au monde entier. Dans une société comme celle du Yémen, pour pouvoir se manifester et avoir le courage de passer a l’espace publique, une femme nécessite non seulement une éducation extrêmement solide mais aussi un support familial rarement accordé aux femmes dans des sociétés où l’ont privilégie les mœurs et les traditions tribales, au détriment des apports de la scolarité, modernité ou du développement. Dans des tels environnements le simple fait de se manifester, exprimer un point de vue ou donner son avis sur une question, est extrêmement mal vu. Une femme idéale, est celle qui restera silencieuse, écoutera toujours, mais ne dira rien. Il s’agit de ses femmes qui on ne verra ni écoutera jamais, quoi qu’il arrive. C’est comme s’il elles n’existaient pas.

Les femmes yéménites ont réussi, malgré les pressions exercées sur elles, à retrouver la force et le courage de sortir s’exprimer dans les rues sur une situation qui était devenue intenable

C’est probablement pour cette raison, que l’ont aurait choisi une femme activiste de ce pays, Tawakol Karman pour remporter le Prix Nobel de la Paix de 2011. Les femmes yéménites ont réussi, malgré les pressions exercées sur elles, à retrouver la force et le courage pour sortir dans les rues s’exprimer sur une situation qui était devenue intenable.

Tawakkul Karman : l’héroïne du Yémen

Les femmes Yéménites n’avaient pas besoin d’aller chercher loin, pour trouver une véritable source d’inspiration. Dans leur propre pays, une femme était déjà depuis quelques années, en train d’attirer l’attention des tous de par ses activités liées au combats pour défendre les principes des Droits Humains et la liberté d’expression. Tawakkul Karman est une jeune femme de 32 ans, mariée et mère de trois enfants et qui dirige une ONG appelé Femmes Journalistes Sans Chaines. Le père de Tawakkul, Abdul Salam Karman, un activiste politique respecté qui a été ministre des affaires juridiques et Parlementaires, a été, sans doute, une de plus grandes sources d’inspiration et de support tout le long de son chemin. Tawakkul est devenue connue, déjà très jeune, aux moments où elle s’est retrouvée à la tête des manifestations estudiantines a l’Université de Sanaa, où ont fait ses études. Un leader politique par excellence. En 2005 elle fonde sa propre organisation « Femmes Journalistes sans Chaines », qui travaille, depuis, pour la promotion des Droits Civils, particulièrement, celui de la liberté d’expression et pour la défense des droits démocratiques. « Nous prônons également l’utilisation des différents organes des médias pour promouvoir l’éducation, la culture, le développent durable de la communauté, en nous concentrons avant tout, sur les questions liées aux femmes et aux enfants, tout comme la promotion des principes de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption » Explique Tawakkul, lors d’une de ses interviews. Selon elle, malgré le fait, que l’objectif de son organisation était a l’origine, celui de défendre les journalistes et les droits des médias, elle a été rapidement élargie en vue d’inclure la défense de tous les Droits Fondamentaux. Et comme elle le dit elle-même « Il est très difficile de séparer un droit d’un autre ».

Sa première confrontation avec l’Etat eu lieu lorsque le Ministère de l’Information du Yémen a refusé d’accorder a «Femmes Journalistes Sans Chaines », une licence pour leur publication. A la suite de ce refus, Tawakkul a ajouté à sa liste de demandes, celui d’avoir non seulement un journal, elle voulait aussi avoir une station de radio.

Comme elle s’attendait bien, suite a ses demandes et a son activisme, Karman a commencé à recevoir des menaces de la part de son gouvernement. « J’ai été menacée a travers des appels téléphoniques, des lettres et d’autres moins. On m’a dit que je pourrais aller en prison, on m’a même menacé de mort. Comme rien ne m’est arrivé, je pense qu’ils ont réalisé que me prendre le me moyen d’exprimer en ne pas m’accordant le droit à avoir une publication ou une radio, est plus efficace pour eux de m’attaquer physiquement » dit-elle. Suite a ces entraves au travail de son organisation, Tawakkul a entamé un service de SMS à de téléphones portables, a travers lesquels son organisation envoyait des nouvelles sur des abus des Droit de l’Homme ayant lieu dans son pays. Au moment où ce service de message a commencé à devenir populaire, le Ministère de l’Information du Yémen à donner l’ordre au Ministère des Télécommunications pour son permit pour envoyer de messages soit annulé et pour que « Femmes Journalistes Sans Chaines » ne puisse plus parvenir aux gens, en leur envoyant des messages contenant des nouvelles et des informations sur les abus des Droit Humains dans ce pays. Mais parallèlement à cela, l’Etat a été tenté d’utiliser aussi la politique de la carotte et du bâton, et on a essayé d’attirer Tawakkul aux rangs du gouvernement, en lui proposant une position importante, au sein de celui-ci, ainsi que des récompenses financières. Une proposition à laquelle Tawakkul a dit un grand ‘non ’. « Je rêve d’un Yémen libre, démocratique et prospère, d’un pays où tout le monde puisse avoir les mêmes droits » explique Tawakkul.

Une des actions les plus courageuses de Tawakkul Karman, dans sa lutte pour les droits fondamentaux, contre l’injustice et la corruption, fut la création d’une liste qu’elle a rendue publique, contenant les noms des plus grands ennemis de la liberté de la presse au Yémen. « J’ai promis, a tout ceux qui ont profité de leur position pour porter atteinte aux autres, en leurs empêchant d’exercer leurs droits, qu’un jour, ils seraient tous poursuivis en justice et qu’ils finiraient par payer par leur crimes. » raconte-t-elle. Apres avoir crée sa liste, elle les a affichées sur des banderoles, collées sur des murs et posée en haut des bâtiments. Sur sa liste on retrouvait le nom du Ministre de l’Information, des chefs de département de Sécurité politique et de Sécurité Nationale, du Ministre de l’Intérieur, entre autres. Et elle a promis de mettre à jour cette liste, en ajoutant d’autres noms au fur et a mesure, qu’elle constatait des irrégularités.

Manifestation à la place Tahrir, le Caire (Alfredo D’Amato/Panos/Contacto)

Apres la réussite de la Révolution du Jasmin en Tunisie, Tawakkul Karman, confiante, a solennellement annoncé  « la deuxième Révolution du Jasmin aura lieu au Yemen » en ajoutant « en faite cela a déjà commencé ». Cet activiste infatigable, a, depuis les premiers jours de l’Eveil ou Printemps Arabe 2011, commencé à mener des manifestations estudiantines a partir de l’Université de Sanaa. Chaque matin, des centaines des manifestants se réunissaient devant les portails de l’Université de Sanaa, en tenant dans leurs mains des affiches et banderoles, avec les photos de Che Guevara et en chantant des slogans du genre « où est notre pain ? »  Ou bien « pas de cours jusqu’au départ du président ». Le président, étant, bien entendu, Ali Abdullah Saleh. Un président qui était au pouvoir depuis 1978. La police essayait évidemment d’éviter leur déplacement, en arrêtant des nombreux participants. Mais Tawakkul gardait pourtant sa force et continuait à crier « nous n’arrêterons pas » « nous continuerons jusqu’à ce que ce gouvernement corrompu soi parti ». Plus déterminée que jamais, lors de la manifestation dans son pays, pris par les vents du Printemps Arabe, Tawakkul ne cache pas son optimisme et son espoir. « Les autorités n’oseront pas m’arrêter car ils savent que, s’ils font cela, ils déclencheront de nouvelles protestations »  dit-elle, plus que jamais persuadée que le Yémen était sur le point de changer. « Les révolutions en Tunisie et en Egypte, ont motivé les jeunes au Yémen et nous ont redonné l’espoir. Nous sentons que nous pouvons opérer des changements sans avoir à payer des prix trop élevés en matière de pertes humaines » disait-elle. Selon ses évaluations à peu près mil étudiants étaient en train de se joindre, chaque jour, aux manifestations au Yémen. Et elle compare ce soulèvement causé par l’éveil ou le Printemps Arabe, au mouvement au Yémen de 1962 qui a, alors renversé la monarchie. Pour elle toutes la condition du pays est exactement la même de celle 1962 : une pauvreté endémique, pas d’accès aux moindres soins de santé ou a l’éducation, et cela en plus du fait que la corruption s’est emparé du pays. « Cet Etat est un véritable échec. Et nous les manifestants, sommes en train d’essayer de le récupérer. La présente situation est tellement sombre et sinistre, mais ce qui est arrivé en Tunisie et en Egypte, nous a rassuré sur la dimension de notre propre pouvoir » affirme Tawakkul.

L’activisme et le voile

En tant que membre du principal parti Islamique d’opposition, l’Islah, Tawakkul Karman a toujours utilisé le voile qui couvre son visage, le niqab. En cela est courant au Yémen ou la grande majorité des femmes, indépendamment de leurs positions dans la société ou de la profession qu’elles exercent se couvrent entièrement, ne laissant voir parfois que leurs yeux. Mais a cause de son activisme politique, elle a décidé avec le temps, que le niqab, ne l’aidait pas à avoir une communication efficace avec les gens, comme elle souhaitait d’en avoir. Mais un jour, lorsqu’elle était en train de participer d’une conférence, en 2004, pour faire une présentation sur le Droit Humain, avant de monter au podium, elle a simplement décidé de découvrir son visage. Un moment où, pour la première fois, depuis qu’elle était devenue adulte, son visage était montré en public. « J’ai découvert que le fait de se couvrir le visage, n’était pas approprié pour une femme que veut travailler dans l’activisme et le domaine publique. Le gens ont besoin de voir mon visage lorsque je parle, autrement le contact réel n’est pas possible. De plus le fait de se couvrir le visage, n’est pas prescrit par l’Islam. Le port du niqab est uniquement une tradition, alors j’ai décidé de l’enlever. » Expliquait Tawakkul. En ajoutant que même si elle a admit que celle-là fut une décision difficile, elle ne la regrette pas. Et depuis, elle va même jusqu’à encourager d’autres femmes activistes de l’imiter.

Tawakkul Karman découvert que le fait de se couvrir le visage n’était pas approprié pour une femme qui veut travailler dans l’activisme et le domaine public

On découvre qu’il il y a, dans la société Yéménite des nombreuses femmes actives dans les sphères politiques et publiques, et selon Tawakkul, elles sont plus sincères que les hommes car elles doivent être deux fois meilleures, plus efficaces, productives, etc.., car elles vivent dans une société patriarcale. « Le problème chez nous c’est que, les femmes activistes sont deux fois plus sous pression, en tant que femme et en tant qu’activistes, car notre société n’accepte pas une femme qui est visible ou qui mène une vie publique » dit en ajoutant « faire partie du processus démocratique est extrêmement difficile aussi bien pour les hommes que pour les femmes, spécialement si la position de ces activistes se trouvent en lutte contre des Etats, ou il y a des groupe d’intérêts puissants. Alors essayons d’imaginer ce que c’est cela lorsqu’on est femme et qu’est déjà né opprimée… ».

Tawakkul a pourtant su faire elle-même le parcours d’une femme opprimée par sa société, mais qui a été capable de surmonter sa peur et son manque de confiance en soi, pour pouvoir enfin exercer en plénitude, un rôle constructif dans sa société et son pays. Il s’agit d’une démarche extrêmement longue et complexe. En faite, comme le dit très bien Tawakkul, la femme, dans les sociétés musulmanes plus conservatrices, sont persuadées à croire, dès leurs très jeune âge, quelle représentent un problème, pour elle-même, pour leurs familles, pour leurs clan. Or ce que Tawakkul très bien dit aux femmes de son pays, c’est qu’elles doivent arrêter de se voir comme étant un problème, mais plutôt commencer à se comprendre qu’elles font plutôt partie des solutions. « Nous avons été longtemps marginalisées et maintenant le temps est venu de devenir active sans espère d’être acceptée ou de devoir demander de permission ».

Iman Al Obeidi : le visage victorieux de la Libye

Jeune, jolie, intelligente et courageuse Iman Al Obeidi est devenue, sans doute, sans doute, le visage féminin incarnant la quête de liberté et de justice du peuple Libyen. Certains l’ont même décrite comme étant le symbole de la défiance féminine au Mouammar Gadhafi. Cette femme de 32 ans, originaire de la ville de Tobrouk, a inspiré une mobilisation au niveau mondiale en sa faveur, après avoir réussi a pénétrer a l’hôtel Rixos a Tripoli et parler de sa détresse a un nombre des journalistes internationaux, réunis au restaurant a l’heure du petit déjeuner. Elle avait été victime d’un viol collectif de la part des membres de troupes du colonel Gadhafi, qui l’avaient capturée et arrêté dans un barrage routier, après avoir identifié son accent, montrant qu’elle était issue de la région où les rebelles étaient en activité. Selon son récit elle aurait été gardée pendant deux jours où elle a été violée a plusieurs reprises par 15 hommes qui lui ont également, battu, uriné et déféqué dessus.

Ses images en train de raconter son histoire et montrer la violence dont elle avait été objet ont fait le tour du monde en quelques heures. Les cameras internationaux avaient réussi à filmer sa lutte dénoncer ses malfaiteurs. Lors des images capturées et transmises au monde, le staff de l’hôtel, travaillant visiblement pour le service de sécurité Libyen l’a immobilisées et couvert sa tête avec un capuchon noir afin d’éviter quelle puisse continuer à parler. Quelques journalistes étrangers, ayant essayé de prendre sa défense, ont été battus et eu leurs cameras détruites. Un drame odieux mais grâce, au courage et a la persévérance d’Iman, a su a faire son chemin vers l’opinion publique mondial, et réussi à tâcher encore plus, l’image déjà très négative du régime du colonel Gadhafi.

Mais qui est elle cette jeune femme, pour qui des manifestations publiques ont été faites a Benghazi et a Washington, pour qui plusieurs pages sur Facebook ont été créées attirant plusieurs milliers d’adhérant et pour qui une belle chanson a été composé au Canada ? Juriste de formation, cette étudiante de post graduation a l’Université 7 Avril a Az Zawiah, avait toujours voulu être, elle-même, journaliste, mais d’après le récit de sa mère, vu le manque de liberté d’expression sous régime Gadhafi, elle a décidé de poursuivre des études de droit.

En parlant a voix haute de son drame, devant les journalistes et devant le monde entier, en défiant les strictes mesures de sécurité imposées sur eux, elle a rendu service, non seulement a sa propre cause, mais surtout a celles des femmes de sont pays, tout comme a toutes Arabes, ayant du être victime de son malheureux sort. Lors des manifestations de soutien a Iman faite a Washington ou ailleurs, sur les panneaux et banderoles on lisait les propos suivants : « ce qui est arrivé a Iman, arrive quotidiennement a des milliers de femmes et hommes en Libye. C’est comme cela que Gadhafi se venge des populations civiles, en violant leurs honneur ». En Libye, comme dans plusieurs pays Arabo Musulman, le viol est normalement vu comme étant un crime commis, non seulement contre une femme, elle-même, mais aussi contre sa famille. Les femmes, ayant été victime des viols sont souvent rejetées et marginalisées ou bien, obligées d’épouser celui qui les a violées. Selon David Kirkpatrick du New York Times, en Libye en particulier, elles sont souvent obligées de rester des années enfermées dans des centre des réhabilitation, où d’après des rapports des groupes de défense des droits de l’homme, elles sont privées de tout support ou traitement thérapeutiques, a exception de quelques leçon sur l’Islam. Elles sont gardées en confinement solitaire, ayant leurs mains attachées au cas où elles essayent de résister. On leur permet uniquement de partir lorsque leurs époux viennent les chercher, ou bien, au cas où elles ne sont pas mariées, si quelqu’un décide de les épouser. Selon des sources de Human Rights Watch, des hommes se dirigent souvent à ce genre de centre, a la recherche des femmes dociles.

La polémique crée par l’apparition d’Iman Al Obeidi, a produit un débat sordide en Libye. La première réaction du gouvernement libyen, a travers leur porte parole, fut de dire qu’elle était ivre, qu’il s’agissait d’arriérée mental, d’une pute ou même d’une voleuse. Quelques jours plus tard, lors d’une apparition sur la télévision de l’état, une présentatrice, l’appelle de prostituée, de traitre et dit qu’elle devrait être accusée de diffamation.

Mais au fur et a mesure que les journalistes internationaux ont exercé des pressions sur le vice-premier ministre des affaires étrangères, Khaled Kaim, en demandant de la voir, il a déclaré a la chaîne américaine CNN, que 5 hommes, dont le fils d’un officier de haut rang, suspectées d’être en rapport avec ce viol, avaient été arrêtés. Le porte parole du gouvernement a retiré ses allégations selon lesquelles elle Iman était une arriérée mental, mais a maintenu qu’il s’agissait d’une voleuse, et d’une prostituée qui était en liaison avec un de hommes qu’elle avait accusé de viol. Des propos qui ont été vigoureusement démentis par sa sœur Marwa, qui a répliqué « nous venons d’une famille respectable et suivons des études à l’Université. Est-ce ceux-là le genre de gens qui s’engagent dans ce genre d’activités ? » 

Les femmes ayant été victimes de viols sont souvent rejetées et marginalisées ou bien obligées à épouser celui qui les a violées

Mais le cauchemar d’Iman n’était loin d’être terminé. Quelques jours après son arrestation, le porte parole du gouvernement Libyen aurait dit aux reporters que ‘les jeunes hommes’ qui Iman accusait de viol, était en train de porter plainte contre elle, car, dans leurs pays (la Libye), il était une offense très grave d’accuser quelqu’un d’avoir commis un crime sexuel. Plus tard les partisans de Gaddafi on posté sur youtube, ce qu’ils ont appelé ‘la vidéo pornographique d’Iman Al Obeidi ’ et un reporter de des médias de l’Etat libyen, en a donné une copie au New York Times. Sur celle-ci où on voyait une danseuse du ventre avec une vague ressemblance avec Iman, en train de danser de manière sensuelle et insinuante. Cette vidéo a également été mise, a plusieurs reprises, sur la télé de l’Etat, pour soi disant ‘montrer’ qu’Iman était une femme légère. Mais la journaliste Lourdes Garcia Navarro et une autre de l’Associate Press, qui ont réussi à interviewer Iman ayant passé quelque temps avec elle, ont totalement réfuté l’authenticité ou la véracité de cette vidéo. Navarro a affirmé qu’il ne s’agissait pas d’Iman car celle-ci n’a que neuf doigts, alors que la danseuse en avait dix. Puis Iman a une cicatrice bien évidente sur son ventre, laissé par une chirurgie dont elle avait été objet dans le passé. La danseuse en question avait les dix doigts et n’avait pas de cicatrice sur le ventre.

Entre les tentatives de diffamation, menaces et attaques contre sa personne, la détresse d’Iman s’est poursuivie encore et encore au point de la faire dire : « ma vie est en danger, j’appellerai toutes les organisations des Droits Humains pour montrer la vérité a tout le monde et pour qu’ils me fassent partir. J’ai été prise en otage. Ils m’ont menacé de mort et m’ont dit que je ne sortirai plus jamais de prison si jamais, je parlais encore une fois, aux journalistes ou leur parlait de quoi que ce soi de ce qui était en train de se passer a Tripoli » 

Finalement, le 5 mai, le martyre d’Iman s’est achevé. Elle a pu s’échapper de Tripoli avec l’aide d’un militaire en défection et quelques rebelles, ayant parvenu à traverser la frontière Tunisienne et retrouver enfin sa liberté. Pour s’enfuir Iman avait porté les vêtements traditionnels des femmes berbères, qui couvrent entièrement leurs visages laissant entrevoir uniquement leurs yeux. En Tunisie elle est restée quelque temps sous protection des diplomates Européens. En parlant la bas, a un envoyé spécial de la chaîne CNN, elle a avoué se sentir encore en danger. Puis le 11 mai, Al Jazeera a annoncé citant des informations données par, Ali Zaidan, un diplomate Libyen rebelle, qu’Iman était partie vers Doha, au Qatar.