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Co-édition avec Estudios de Política Exterior
Le coût économique de la non-intégration du Maghreb
La faiblesse ou manque d’intégration commerciale, productive ou financière, obstacles à la création d’un bloc régional économique maghrébin
Zied Saadaoul

La création d’un bloc régional économique maghrébin a longtemps alimenté les espoirs de la population et de la société civile au Maghreb. Sur le plan politique, les efforts de concertation menés sur plus d’une trentaine d’années, ont échoué à dynamiser l’intégration économique des pays du Maghreb et à faire émerger un bloc régional cohérent et puissant. Pourtant la langue et la religion communes et les coutumes et traditions partagées par le(s) peuple(s) maghrébin(s) offrent d’ores et déjà un terrain extraordinairement favorable à l’intégration. Un avantage dont les autres blocs régionaux comme l’Union européenne, l’Amérique latine (Mercosur), l’Asie du Sud-Est (ASEAN), n’en ont que relativement bénéficié. Le présent article évite toutes les questions politiques qui empêchent toujours l’émergence du bloc maghrébin, mais se propose d’aborder les complications d’ordre institutionnel et économique qui continuent à entretenir cette déception due à la « non-intégration » du Maghreb.
L’envergure des défis économiques du Maghreb : un bref aperçu
Selon les statistiques de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), en 2020, le Maghreb est une région de 104 millions d’habitants, dont la richesse se traduit par un produit intérieur brut de 333,1 milliards de dollars américains (dollar constant de 2015) et un commerce total (exportations plus importations) à plus de 186 milliards de dollars. Le Maghreb, ou plus communément appelé « Grand Maghreb », est un ensemble de cinq pays qui occupent le Nord du continent africain : Mauritanie, Maroc, Algérie, Tunisie et Lybie. L’émergence spontanée et naturelle de cette région et sa distinction par rapport au reste du continent s’est faite, entre autres, pour des raisons historiques liées à la religion, au commerce, aux traditions et coutumes partagées et à la colonisation par l’Occident.
Cependant, le poids démographique actuel du Maghreb dans le monde (1,34 % en 2020) est supérieur à son poids économique et commercial (0,41 % et 0,52 % respectivement en 2020). De plus, la progression du poids démographique de l’Union du Maghreb arabe (UMA) dans le monde (passant de 1,27 % à 1,34 % entre 2000 et 2015) s’est accompagnée d’une dégradation de son poids au niveau du PIB (de 0,46 % à 0,41 %) et d’un recul notable de son poids dans le commerce extérieur mondial (de 0,73 % à 0,52 %).
La croissance réalisée a certes contribué à absorber une partie des demandeurs d’emploi, mais il est évident que cette capacité d’absorption a atteint un stade de saturation qui s’est traduit par une stagnation du taux de chômage bien au-dessus des standards internationaux. Ceci est notamment le cas de la Tunisie et de la Libye. Seul le Maroc est arrivé récemment à ramener le taux de chômage au-dessous de 10 %. Mais, les pays du Maghreb n’ont pas réussi à réaliser une croissance forte et durable, semblable à celle réalisée par les pays asiatiques comme la Chine et l’Inde durant les trois dernières décennies ou celle réalisée par la Turquie au cours des années 2000.
À l’échelle régionale, le revenu par habitant est passé de 2 467,3 à 3 200 dollars entre 2000 et 2020. Malgré cette progression, le PIB par habitant a reculé entre 2010 et 2015 et son caractère volatil s’est intensifié. Mis à part le Maroc, qui montre une certaine stabilité de son taux de croissance du PIB par habitant, celui des autres pays de la région s’est caractérisé par une volatilité assez forte.
Un autre volet important à analyser pour les pays du Maghreb est celui de leur capacité à attirer les investissements directs étrangers (IDE). Sur ce plan, la part mondiale du Maghreb demeure marginale (seulement 0,30 % en 2019) et se caractérise par une forte volatilité. Le Maroc se distingue par rapport au reste de la région. Ce pays est celui qui attire le plus d’IDE, avec plus de 3 500 milliards de dollars en 2018. En ce qui concerne les autres pays maghrébins, leur part dans les IDE demeure assez marginale, surtout pour le cas de la Mauritanie, avec une volatilité avérée comme c’est le cas notamment de la Tunisie.
Une intégration économique du Maghreb plus profonde est capable d’ouvrir de nouvelles perspectives économiques. Elle peut placer la région sur un sentier de croissance plus fort et plus durable, élargir le marché intérieur, multiplier les opportunités d’investissement, accroître la concurrence entre les entreprises maghrébines et, par ricochet, leur compétitivité.
L’intégration régionale ne se limite pas à la dimension commerciale. C’est un long processus qui exige des transformations structurelles, à plusieurs niveaux. La section qui suit aborde les principales dimensions qui composent l’intégration régionale et les obstacles qui bloquent ce processus dans la région du Maghreb. Il sera question de traiter l’intégration commerciale, l’intégration productive et l’intégration financière.

La faiblesse de l’intégration commerciale : un coût économique énorme pour le Maghreb
Depuis 1995, la part des échanges commerciaux intramaghrébins dans le commerce total des pays maghrébins est restée faible, avec une progression quasi-nulle. L’échange bilatéral entre la Tunisie et le Maroc (les deux économies dont le commerce avec le monde est le plus diversifié et le plus dynamique de la région) est insignifiant, par rapport à la valeur de leur commerce avec le reste du monde. Les échanges commerciaux de l’Algérie avec la Libye et la Mauritanie sont quasi- absents, avec des montants dérisoires, avoisinant en moyenne 15 millions de dollars entre l’Algérie et la Libye et cinq millions de dollars entre l’Algérie et la Mauritanie depuis 1995.
Le commerce intrarégional maghrébin demeure très limité par rapport à d’autres blocs régionaux et ce en dépit des nombreux accords sensés le propulser. Selon les statistiques récentes du CNUCED, depuis 2015 les échanges commerciaux intermaghrébins ne parviennent toujours pas à dépasser la barre de 4 % du commerce total, contre près de 60 % pour l’UE et 42% pour l’ALENA (Accord de libre-échange nord-américain), 24,6% pour l’ASEAN et 16,1 % pour le Mercosur. Le niveau d’intégration commercial reste très faible y compris en comparaison avec les unions régionales africaines, comme le Comesa (Marché commun de l’Afrique orientale et australe), la SADC (Communauté de développement d’Afrique australe) et la Cedeao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) qui ont enregistré des progressions parfois notables de leur commerce intrarégional, malgré la faiblesse de leurs structures industrielles et de l’infrastructure liée au commerce, la discontinuité de leur territoire et l’enclavement de certains pays membres de ces groupements.
En 2017, j’ai élaboré, en utilisant un modèle gravitationnel, une étude sur le coût du non-Maghreb (préparée dans le cadre du projet « Intégration régionale, quelles alternatives populaires pour une intégration effective et durable du Maghreb » initié et mené par les organisations FMAS (Maroc) et le FTDES (Tunisie)). Selon les estimations de cette étude, les échanges observés à l’échelle de l’intra-Maghreb, évalués à 6 724,06 milliards de dollars n’ont atteint que 27,4 % du potentiel estimé à 24 514,67 milliards de dollars, soit seulement près du quart des échanges estimés. Les trois-quarts de la part du commerce intra-Maghreb ainsi non-exploités (différence entre la valeur potentielle du commerce et sa valeur observée), s’élèvent en 2015 à 4,6 % du PIB et à 8,6 % du commerce extérieur total du Maghreb. Si les échanges intra-Maghreb atteignent leur potentiel estimé, cela portera la part du commerce intra-Maghreb dans le commerce total et le PIB à 11,8 % et 6,4 % respectivement, contre 3,6 % et 2,05 %, selon les observations de 2015.
Cette faiblesse des échanges intra- Maghreb par rapport au potentiel, pourrait s’expliquer en partie par l’absence de cohésion et l’inexistence d’une politique commune visant à renforcer l’intégration commerciale. Le Maroc et la Tunisie sont les seuls pays de la région qui s’orienteraient vers un démantèlement des tarifs douaniers. Néanmoins, même si ces deux pays ont signé un accord instituant une zone de libre-échange en 1999 et qu’ils soient membres de l’Accord d’Agadir, les tarifs élevés qu’ils appliquent à leurs échanges réciproques montrent que les politiques commerciales de ces deux pays sur le marché maghrébin sont guidées par des stratégies de compétition, plutôt que par des stratégies de partenariat. De son côté, l’Algérie a certes réduit ses tarifs douaniers vis-à-vis des partenaires maghrébins, mais d’une manière beaucoup moins évidente que le Maroc et la Tunisie. En outre, les échanges de l’Algérie avec la Libye et la Mauritanie sont au stade embryonnaire, étant donné la structure des exportations des deux premiers qui reste dominée par les combustibles et la participation marginale de la Mauritanie au commerce intra- Maghreb.

Le manque d’intégration productive : pour une meilleure intégration aux CVM
La deuxième dimension de l’intégration régionale est l’intégration productive, évaluée en fonction de la complémentarité entre l’offre (exportation) et la demande (importation) entre deux pays. Lorsque les structures des exportations et des importations de deux ou plusieurs pays sont complémentaires, cela devrait, entre autres, à développer les échanges de produits semi-finis entre les pays d’une même région (les produits importés depuis un pays vont servir à finaliser la fabrication de produits dans un autre pays, qui seront à leur tour exportés), stimuler la production et accroître la productivité. L’intégration productive devient ainsi un moyen de développer des chaînes de valeur régionales et de permettre une meilleure intégration aux chaînes de valeur mondiales (CVM). Les statistiques de la CNUCED montrent qu’à l’échelle intrarégionale, la structure des exportations et des importations des pays du Maghreb affiche un faible niveau de complémentarité, même si une légère progression est constatée ces dernières années. Cela signifie que les pays du Maghreb ont intérêt à diversifier davantage la structure de leurs exportations et de développer de nouvelles industries, afin de créer une offre (des produits) qui soit plus adaptée aux importations des pays de la région.
En plus du faible niveau de complémentarité du commerce, le degré de sophistication et de contenu technologique des produits échangés entre les pays de l’UMA s’est peu à peu effrité au fil du temps. Durant la deuxième moitié des années 2010, la somme des exportations maghrébines d’articles manufacturés à compétence et technologie faibles, moyennes et élevés, c’est à dire les exportations hors articles intensifs en main d’œuvre, ne représente, en moyenne, qu’un quart environ des exportations intra-Maghreb et des exportations de l’UMA vers le reste du monde (principalement l’UE). Ceci signifie que plus des trois-quarts des exportations intra-Maghreb se composent d’articles intensifs en main d’œuvre. Au niveau de l’ASEAN, à titre d’exemple, la part des produits intensifs en technologie (faible + moyenne + élevée) et celle des produits à technologie et compétences élevées atteignent, en moyenne, environ 60 % et 35 % de leurs exportations intrarégionales respectivement. Dans le Mercosur, les exportations intensives en technologie atteignent un peu moins de 60 % des exportations intrarégionales, alors que les exportations de produits nécessitant un niveau de technologie élevé, se situent à presque 16 %. Ceci montre que ces deux groupements économiques ont fortement tiré profit de l’intégration dans la chaîne des valeurs mondiale, contrairement au Maghreb. Les pays du Maghreb gagneraient à renforcer leur complémentarité du commerce car cela va accélérer les flux commerciaux. En effet, à travers une intégration productive plus poussée, les pays partenaires sont capables d’élever le niveau de leurs échanges d’une manière très importante.
La quasi-absence de l’intégration financière : un fardeau pour les investisseurs maghrébins
En ce qui concerne l’intégration financière, les mouvements de capitaux enregistrés en direction et à partir des pays du Maghreb sont très faibles, reflétant le retard de l’intégration financière internationale, par rapport aux niveaux atteints par les autres économies émergentes.
Les chiffres qui concernent les flux intra- Maghreb sont rares dans ce domaine. Selon les données de l’Arab Investment and Export Credit Garantee et de la CNUCED, entre 1985 et 2014, le stock des d’IDE intramaghrébins (somme des flux d’IDE) n’a atteint que 476,7 millions de dollars. Ce qui est dérisoire en comparaison avec le stock d’IDE internationaux accumulé par les pays du Maghreb, qui s’élève à 111,8 milliards de dollars durant la même période. Autrement dit, le stock des IDE intramaghrébins accumulé durant cette période ne représente que 0,4 % du stock total des IDE. Les investissements de portefeuilles sont plus représentatifs du degré de libéralisation financière étant donné que ces investissements se font à court terme et leurs mouvements est plus fréquent que les IDE.
Sur ce type d’investissements, les pays de l’UMA enregistrent des niveaux très faibles comparés aux autres économies. En témoigne le cumul des mouvements de portefeuille dans l’ensemble de la région entre 2005 et 2015 qui ne dépasse pas celui de l’Égypte et qui demeure largement inférieur aux niveaux atteints par la Turquie et l’Afrique du Sud.
Ce constat est d’autant plus confirmé lorsqu’on observe le degré de divergence des pays maghrébins au niveau de leurs régimes de change. En effet, selon le classement des régimes de change établi par le FMI, l’Algérie adopte le régime de change administré autres que l’ancrage souple ou le flottement administré, le Maroc adopte un régime de parité fixe avec un ancrage souple à un panier de devises (principalement l’euro), alors que la Tunisie applique un régime d’ancrage souple avec bandes de fluctuations mobiles. Cette divergence, couplée à celle des politiques monétaires (ciblage quantitatif de la monnaie pour l’Algérie, ciblage de l’inflation pour le Maroc) ne permet pas de fournir un cadre institutionnel et réglementaire, favorable à la libre circulation des capitaux à l’échelle maghrébine.
Les accords de libre-échange bilatéraux avec l’UE : facteur de blocage de l’intégration ?
Par ailleurs, les accords d’association bilatéraux entre l’UE et les trois pays du Maghreb central (Maroc, Algérie et Tunisie) semblent avoir conduit vers une consolidation des flux commerciaux Nord-Sud aux dépens des échanges intramaghrébins et une spécialisation accrue du Maroc et de la Tunisie dans les articles manufacturiers à faible et moyenne valeur ajoutée, principalement destinés au marché européen. Ceci a permis une meilleure intégration de ces deux pays dans la CVM, mais en contrepartie a mené vers ce que la Commission économique pour l’Afrique des Nations unies (« Intégration régionale et développement du commerce intrarégional en Afrique du Nord : Quel potentiel de commerce ? », 2013) qualifie de « fossé CVM » entre ces deux pays et les autres pays du Maghreb, faiblement intégrés (Algérie, Libye et Mauritanie).
Les pays de l’UMA les moins intégrés à la CVM risquent de ne plus rattraper leur retard par rapport au Maroc et la Tunisie et d’élargir encore plus le « fossé CVM » qui les sépare, puisque ces deux pays sont d’ores et déjà en cours de négociation d’un Accord de Libre-Échange Complet et Approfondi (ALECA) avec l’UE (avec différents niveaux d’avancement). L’ALECA envisage une intégration Nord-Sud encore plus poussée, rendant plus compliquées l’intégration Sud-Sud, la création de réseaux de coproduction et d’une chaîne de valeur régionaux.
Quelques recommandations pour réactiver et accélérer l’intégration économique du Maghreb
Aujourd’hui, le processus d’intégration maghrébine sous toutes ses dimensions, avance très lentement à cause de la situation de blocage institutionnel. Si le commerce intra- Maghreb garde le même rythme de croissance que celui des 10 dernières années, il n’atteindra son potentiel de 2020 que dans une cinquantaine d’années.
Dans ces circonstances de blocage, et afin de renforcer et accélérer l’intégration régionale du Maghreb, il est possible par-delà les négociations politiques très lentes et qui pour l’instant n’ont pas abouti à des résultats concrets, de se concentrer dans chaque pays sur la mise en place de stratégies de fonds pour la mise à niveau de leur infrastructure et logistique, liées au commerce et pour la lutte contre la corruption. Ces deux domaines, à eux seuls, indépendamment des négociations politiques, devraient procurer une nouvelle dynamique aux échanges intra-Maghreb et contribuer significativement au renforcement de l’intégration régionale. La prévalence de la corruption est plus importante lorsque les procédures douanières à l’importation sont assez compliquées et peu transparentes, ce qui peut freiner considérablement les échanges commerciaux. La facilitation des échanges pourrait contribuer à renforcer l’État de droit, en consacrant la transparence et la lutte contre la corruption dans les structures administratives liées aux activités commerciales (douanes, ministères, etc.). En outre, l’amélioration de la connexion des ports maritimes, des réseaux autoroutiers et ferroviaires, ainsi que des réseaux de communication déjà existants, constituera un levier important en faveur de l’intégration régionale. À moyen et court terme, les décideurs politiques devront concentrer les efforts sur l’amélioration de la qualité de l’infrastructure en ciblant les différents points de passage de marchandises entre les pays du Maghreb.
Par ailleurs, les accords d’association signés par les pays maghrébins avec l’UE entretiennent la faiblesse des échanges avec les pays de l’Afrique subsaharienne (ASS) et ne font que concentrer le commerce extérieur en direction du continent européen. La faiblesse observée des exportations vers l’ASS par rapport à leur potentiel proviendrait aussi d’une absence de stratégie commerciale concrète et d’une volonté politique commune, afin de renforcer les relations commerciales. Les pays maghrébins doivent multiplier les initiatives et redoubler d’effort, afin d’impulser le commerce extérieur avec l’ASS, ce qui devrait faire bénéficier les opérateurs économiques de l’accès à de nouveaux marchés. Le développement du commerce du Maghreb avec l’ASS est à même de réduire la dépendance de la croissance économique vis-à-vis des exportations vers l’UE, qui reste assez élevée en ce qui concerne la Tunisie. Cela permettrait aussi de multiplier les opportunités de commerce, de développer de nouvelles industries et des réseaux régionaux de commerce, capables d’assurer une meilleure intégration du Maghreb dans la chaîne des valeurs mondiale.
À travers l’ALECA, les gouvernements maghrébins doivent impérativement orienter les négociations vers un partenariat stratégique, qui réduit la dépendance vis-à-vis de la demande européenne et la forte spécialisation dans les industries, principalement dédiées aux exportations vers l’UE. Plus concrètement, la question de l’intégration régionale du Maghreb devrait être prise en considération dès l’étape de négociation de l’ALECA. Ces négociations ne devront pas être conduites d’une manière isolée par chaque pays du Maghreb sans un minimum de concertation et de partage de l’information. Une intégration plus profonde avec l’UE devra être dorénavant indissociable d’une harmonisation de la politique commerciale à l’échelle du Maghreb, afin d’améliorer la valeur ajoutée des exportations intra-Maghreb et de créer une chaîne des valeurs régionale permettant de cibler de nouveaux marchés.
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