Entre déplacés et réfugiés, une tragédie syrienne

Des milliers de civils se sont réfugiés en Turquie, en Jordanie, au Liban et en Irak. L’implication de l’Occident est indispensable afin d’éviter des répercussions sur la sécurité.

Salam Kawakibi

Plusieurs dictateurs arabes ont assisté impuissants à la disparition de leur pouvoir absolu avec l’éclatement des processus révolutionnaires dans leur paysà partir de 2010. Le pouvoir syrien a construit sa « légitimité » en usurpant le conflit avec Israël, en instrumentalisant les minorités rassurées par un pouvoir fort. Ainsi, il a enraciné une culture de la peur dans la société traumatisée par une succession de comportements répressifs.

Au lendemain de l’éclatement des mouvements contestataires en Tunisie, le pouvoir syrien n’avait aperçu aucun danger. Il n’a pas soulevé non plus que la vague avançait de pied ferme à l’ombre d’une économie défaillante, d’une corruption systémique et des libertés politiques inexistantes. Il expliquait sa réticence à entamer des réformes par la situation régionale et les menaces extérieures. Bachar el Assad lui-même, a déclaré que son pays était « à l’abri des troubles », puisque le pouvoir était « proche de son peuple ». De plus, le régime parlait des progrès économiques réalisés en affichant des chiffres infondés.

Le 18 mars 2011, avec l’embrasement de la situation dans le sud du pays, l’opposition a demandé aux autorités d’assumer « ses responsabilités (…) et d’adopter une position audacieuse et sage par rapport à la question de la transition démocratique (…) et cela par la voix d’un dialogue national (…) ». La réponse du régime n’a pas tardé à s’exprimer par la violence en accusant les contestataires d’être manipulés par l’étranger.

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