Au tournant du XXe siècle, les contacts, les échanges commerciaux et la colonisation occidentale et ottomane ont entraîné une évolution de l’architecture urbaine et civile du Caire et de Damas. Les circonstances qui ont provoqué l’arrivée d’architectes européens sont multiples, tout comme le sont les différences de style qui existent entre l’Égypte et la Syrie. La participation de ces architectes au développement urbain des villes citées s’est déroulée sous trois modalités issues : de la collaboration entre États, de la présence militaire européenne ou d’initiatives personnelles. Les architectes indépendants travaillaient pour la construction publique, pour les sociétés privées et la mise en œuvre de projets personnels en mêlant diverses tendances européennes et locales. Ce faisant, ils ont donné naissance au style néo-mamelouk qui s’est développé entre 1920 et 1950 pour devenir partie intégrante du patrimoine syrien et égyptien.
D’un contexte à l’autre, les limites temporelles de notre article sont évidentes. Un siècle chargé d’histoire et des événements grandioses s’étend des réformes ottomanes du milieu du XIXe siècle jusqu’à la fin de l’époque coloniale en Syrie, et de l’occupation anglaise en Égypte, au milieu du XXe siècle. Au tournant de cette période, une expérience humaine et professionnelle remarquable s’est tissée entre les rives de la Méditerranée. Ainsi, Le Caire, Damas, et les grandes villes européennes représentent le milieu géographique concerné. Les acteurs dans cette expérience sont des architectes et des ingénieurs européens, égyptiens et syriens, que nous les appelons les concepteurs.
Notre démonstration s’accentuent sur le rôle des concepteurs occidentaux à « retraditionnaliser » l’architecture cairote et damascène dès le milieu du XIXe. Elle tente d’illustrer un mouvement des idées et des techniques qui caractérise l’évolution des villes méditerranéennes depuis des millénaires. Son aboutissement est la création des styles architecturaux dont les références appartiennent à plusieurs nations et zones géographiques. Ses exemples sont entre autres le style néomamelouk et le style syrien des années 1920-1950. Afin d’accomplir cette tâche, nous présentons tout d’abord le contexte général qui a englobé ce phénomène ainsi que les modalités d’intervention des concepteurs occidentaux dans les deux villes. Nous éclairons ensuite les dimensions du processus de conception architecturale en focalisant sur les critères déterminant le style adopté dans une nouvelle construction. Après ce traitement général, nous mettons au point le contexte historique, esthétique et terminologique des deux styles abordées. Des exemples concrets ainsi qu’une conclusion globale viendront appuyer cette démonstration. Il import de souligner que notre analyse s’appuie sur l’investigation effectuée sur terrain, sur des documents des archives syriennes, françaises et ottomanes, et sur des ouvrages historiques et artistiques, dont les auteurs sont des spécialistes de renom.
Occidentalisation ou « retradionnalisation » ?
Le siècle et demi qui s’est écoulé après l’expédition de Napoléon Bonaparte en Orient représente l’étape charnière qui a façonné l’histoire moderne du Bassin méditerranéen. Au tournant de cette période, la scène interrégionale s’explique par ce conflit à multiples facettes, non seulement entre deux idéologies différentes – l’Occident d’une part, l’Empire ottoman et ses étendues arabes d’autre part – mais aussi par les contradictions internes de chaque camp. Tous les événements qui ont dirigé le destin de la région jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale se développent selon cette perspective. Ainsi, des nouveaux projets et principes ont vu le jour ; expédition, colonisation, occupation, réformes, turquisation, occidentalisation, « retraditionnalisation » et la liste n’est pas exhaustive. Sur terrain, les conséquences sont plus claires ; la recomposition politique de la région, l’élargissement des contacts méditerranéens et l’affranchissement du répertoire traditionnel dans la modernisation des sociétés locales. De ce contexte très agité, émerge une nouveauté qui a caractérisé le XIXe et le XXe siècles. Pour la première fois, le rayonnement culturel précède le débarquement militaire. Désormais, les villes européennes représentent la première source d’évolution et de créativité civiles, urbaines comme architecturales.
Le siècle et demi qui s’est écoulé après l’expédition de Napoléon Bonaparte en Orient représente l’étape charnière qui a façonné l’histoire moderne du bassin méditerranéen
En Égypte, grâce à l’avènement de Muhammad Ali Pacha au début du XIXe, une présence occidentale sans précédente s’impose dans tous les domaines. Les successeurs du grand souverain ont poursuivi sa politique, de même, avec plus d’exaltation. L’occupation anglaise dès 1882 n’a pas tardé à laisser des empreintes perçues jusqu’à ce jour. En Syrie, les réformes ottomanes du XIXe et du XXe siècles ont créé la base d’une relation plus saine avec l’Occident. Néanmoins, la forte domination ottomane sur Damas et la méfiance réciproque entre la Sublime Porte ( l’Empire Ottoman ) et les grandes puissances européennes poussent la ville à rejeter une ouverture semblable à celle qui a eu lieu au Caire ou à Beyrouth. En 1919, le débarquement des troupes françaises sur la côte syrienne ouvre une nouvelle page de l’histoire moderne de l’Est méditerranéen. Le Grand Liban émerge et une nouvelle phase de modernisation se met en route.
Contexte urbain et architectural
En effet, l’occidentalisation de l’espace urbain et architectural trouve sa place au Caire et à Damas dès le milieu du XIXe siècle. La fracture avec le passé est nette et sans bavure. L’allure de l’intervention occidentale en Égypte est différente de celui de la Syrie. Cependant, l’aboutissement est similaire. Au Caire, les mutations urbaines et architecturales se sont révélées rapides et importantes. Quand à la capitale de vilayet de Syrie, elle a haussé les épaules à établir des forts contacts avec l’Europe et par conséquent, elle n’a pas connu au XIXe siècle cette présence inébranlable de scientifiques et de professionnels occidentaux, constatée alors dans la capitale égyptienne. Pourtant, la doctrine urbaine et architecturale occidentale s’est infiltrée à travers Istanbul. Des styles architecturaux occidentaux ainsi qu’un système municipal largement inspiré du système français constituent une partie fondamentale de l’évolution urbaine et architecturale de la ville depuis le milieu du XIXe siècle.
Après l’occupation anglaise en Égypte et la mise en place du Mandat français en Syrie, les architectes et ingénieurs occidentaux ne sont plus des participant secondaires à cette évolution, voire, ses acteurs principaux. Cependant, l’impact de ces derniers est contradictoire : d’une part, la construction des monuments porteurs d’un caractère occidental, de l’autre – qui nous intéresse dans cet article – l’élaboration des œuvres inspirés du patrimoine architectural médiéval et ottoman, syrien et égyptien. Parallèlement, une nouvelle génération de concepteurs indigènes se tourne vers l’Occident comme guide théorique, ainsi référent technique, et vers l’Orient comme source d’inspiration artistique inépuisable. Désormais, l’hybridation se présente une tendance esthétique de la nouvelle architecture ; un dualisme entre l’emphase du passé et le dénuement de l’avenir, entre les valeurs traditionnelles et les théories modernes considérées comme provocantes.
Occidentaux au service de la modernisation urbaine et architecturale
Si Muhammad Ali Pacha et ses successeurs ont fait appel aux architectes et ingénieurs occidentaux dès la deuxième décennie du XIXe siècle, le cas de Damas est bien différent : les services municipaux de la ville n’ont pas connu les professionnels européens qu’à partir des années 1298 de l’Hégire/1880-1881i apr. J-C. La volonté de la Sublime Porte de consolider les relations avec l’Europe s’est traduite par une série de règlements promulgués à partir du Hatti Hamayun en 1856, puis, par la loi du 17 juin 1867, dont, le premier article a concédé aux étrangers le droit de posséder les immeubles ruraux et urbains dans toute l’étendue de l’Empire, à l’exception de la province de Hidjaz. Cette loi a eu un rôle déterminant pour encourager la venue des professionnels et des concepteurs européens dans la région. Mais, comment ces concepteurs ont-ils participé à façonner le nouveau paysage urbain et architectural en Égypte comme en Syrie ? La réponse constitue un vaste sujet, mais, il y a lieu de souligner qu’au début, l’intervention des architectes et des ingénieurs européens s’opère au profit des services municipaux, des services des travaux publics, de l’enseignement et de la construction des demeures et des palais de la classe régnante. Plus tard, vers la fin des années 1860 au Caire et 1920 à Damas, c’est le marché privé qui les attire. Ainsi, trois modalités d’interventions sont constatées à l’égard des architectes et des ingénieurs occidentaux actifs en Égypte et en Syrie.
La première est issue de la collaboration entre États.La coopération entre l’Allemagne et l’Empire ottoman au début du XXe siècle en est un exemple parlant. Il s’agit de l’édification d’une série de projets gigantesques, dont le chemin de fer de Hidjaz et celui de Bagdad sont les plus éminents. Ces réalisations n’auraient pu se concrétiser sans des intérêts réciproques entre les deux puissances. Dès 1900, date de lancement des travaux du chemin de fer d’al-Hidjaz, des dizaines d’architectes, d’ingénieurs et d’entrepreneurs européens, notamment allemands et italiens se rendent à Damas. Ils vont d’une façon ou d’une autre influencer l’architecture de la ville, soit par la construction des monuments au profit du projet lui-même, soit par leur participation avec les services municipaux locaux à la conception de plusieurs monuments publics de la ville. Les professionnels allemands tiennent sous la direction de l’ingénieur ferroviaire August Heinrich Meissner, le rôle primordial dans le projet. Ils étudient et contrôlent l’édification et l’équipement de ses différentes parties. À Qadam, à six kilomètres au sud de Damas, on établit une gare et une grande usine d’assemblage de locomotives et d’autres équipements techniques. Deux autres gares, à Damas et à Médine prennent leur place d’un côté et de l’autre de la ligne. Des dizaines d’arrêts et des petites gares ont été conçus par les ingénieurs allemands et ottomans, exécutés par des firmes locales et européennes. L’entrepreneur italien Taddeo Denti illustre la participation italienne au projetii. Par la suite, Denti va accomplir une riche carrière à Damas et construit entre autres, les célèbres hôpital et école italiens, conçus par l’architecte Stefano Molli et inaugurés en 1926iii. Les deux édifices sont commandés par l’Association Italienne Nationale d’Aide des Missions Catholiques à l’Étranger qui, à partir de 1911, accorde aux architectes et ingénieurs italiens des offres de construction en Syrie et au Liban. L’initiative de cette association à Damas éclaircit non seulement les activités architecturales italiennes dans la région, mais plus encore, l’impact architectural de la propagande occidentale, effectuée par la construction d’églises, d’hôpitaux, de laboratoires, d’orphelinats et d’écoles dans les villes méditerranéennes, Damas, Beyrouth et le Caire par exemple.
La deuxième modalité d’intervention des architectes et ingénieurs occidentaux est issue de la présence militaire. C’est le cas en Syrie sous Mandat français et en Égypte sous occupation anglaise. Tout au long de la première moitié du XXe siècle, des milliers de professionnels et d’experts ont démontré une participation gracieuse à la modernisation urbaine et architecturale des deux pays. Leurs activités sont destinées à certaines sections de l’armée, aux services de l’urbanisme, aux services des travaux publics, à l’enseignement, aux musées, aux services des antiquités et à d’autres encore. Néanmoins, leur démarche est parfois caractérisée par l’incompétence et l’ignorance du vrai intérêt de la Syrie ou de l’Égypte. À vrai dire, les cadres français actifs dans le secteur public ont achevé la mission la plus remarquable du Mandat, d’autant plus que la formation des nouvelles générations de professionnels indigènes représente l’un des objectifs déclarés du Mandat. Pourtant, leur impact sur la modernisation des villes syriennes est davantage urbain et législatif qu’architectural. Il est moins visible dans le secteur privé que public.
Quant à la troisième modalité, elle s’inscrit à travers les initiatives personnelles, en dépendance de toute forme d’autorité politique ou militaire. Le désir de concrétiser des profits financiers plus élevés que ceux au pays d’origineiv, l’attrait de parcours scientifiques, archéologique ou artistiques plus fructueux, et la recherche d’une meilleure connaissance de l’Orient, de ses mystères, et de son architecture sont des raisons incontestables de l’arrivée des concepteurs européens en Égypte et en Syrie. Leur cible principale se répartie dans quatre secteurs différents. Le premier concerne les institutions d’enseignement supérieur comme l’École polytechnique de Bulaq en Égypte, et l’École française d’Ingénieurs de Beyrouth. Le deuxième touche les concours de conception architecturale consacrés aux bâtiments publics, comme le concours d’immeuble al-Abbasiyyah et l’hôtel de Poste à Damas, le concours du musée d’Antiquités et celui du palais de justice au Caire. Le troisième secteur est le domaine des sociétés privées de construction et de travaux publics, comme la Société de Chemins de Fer Damas – Hauran et Prolongement, la Société Française d’Entreprises, la Régie Générale des Chemins de Fer et de Travaux publics, la Société des Travaux hydrauliques et Entreprises générales et d’autres qui participèrent à la modernisation du pays. Enfin, le quatrième secteur est destiné au marché de construction privée, souvent au profit de la classe régnante et de celle de grands riches de la société.
Une nouvelle génération de concepteurs indigènes se tourne vers l’Occident comme guide théorique, ainsi que référent technique, et vers l’Orient comme source d’inspiration artistique inépuisable
De bonnes relations politiques entre les pays sont une condition fondamentale à de telles interventions. Ainsi, les relations prospères qu’entrainaient Paris avec Le Caire font de la France le premier exportateur d’architectes et d’ingénieurs en Égypte. Certes, à la suite de l’occupation anglaise en 1882, les Français ne sont plus les bienvenus. En Syrie, la participation des professionnels européens dans les projets du secteur libéral est constatée à travers deux périodes. Dans la première, antérieure au Mandat, elle est largement liée aux activités des missions religieuses. Par conséquent, elle est beaucoup plus modeste que celle en Égypte. Quand à la deuxième période, celle du Mandat, l’activité des concepteurs occidentaux, notamment français est en plein essor.
La conception architecturale et le dualisme architecte – commanditaire
En fait, le caractère d’un édifice est le résultat des décisions souscrites par trois partis : le commanditaire représentant la demande sociale, le législateur organisant la relation entre l’édifice et son environnement, et enfin, le concepteur, qui adapte les exigences du commanditaire aux règlements municipaux, et qui assure parallèlement l’aspect artistique et fonctionnel de la construction. Appréhendée très souvent par les points de vue historiques et stylistiques, le concepteur s’adresse au spectateur : habitant, utilisateur et passant, avec une grammaire et une syntaxe précises composées d’éléments structuraux, de matériaux, de techniques et de lois. Ces éléments se combinent pour constituer le projet. Dans l’histoire de l’architecture, qui n’est pas celle des édifices mais celle des processus qui les engendrent, il ne suffit pas de s’intéresser à l’un des trois partis précédemment cités. Il faut aussi examiner les manières selon lesquelles l’une affecte les décisions des autres. Notre approche se limite à la place du commanditaire et du concepteur dans la conception d’un édifice.
Tout au long de la première moitié du XXe siècle, des milliers de professionnels et d’experts ont apporté leur participation gracieuse à la modernisation urbaine et architecturale des deux pays
La pensée du concepteur représente l’articulation de deux catégories d’éléments : la première relève du conscient, de ce qui est inné à l’individu et qui influence sa méthodologie de voir et d’aborder les causes. Elle dirige et rationalise la démarche du processus de conception, le mécanisme de liaison des données, la capacité d’analyser et de trouver des solutions aux problèmes de l’élaboration. Elle développe une sensibilité unique à la dimension des volumes et des espaces dessinés. Quant à la deuxième catégorie, elle représente la mémoire des formes et des figures accumulées depuis l’enfance. C’est là que se rassemblent les sources ou les répertoires figuratifs. Prenons le cas de l’architecte espagnol Fernando de Aranda. Il arrive à Damas en 1902-1904 après plusieurs années passées à Istanbul. En exerçant son métier à Damas, ses références architecturales sont donc espagnoles, turques et syriennes. Alors, sa formation est bien différente de celle d’un architecte damasquin qui n’a étudié et pratiqué que par rapport au répertoire syrien. Mais, il faut souligner que cette réflexion suppose d’une part l’absence des moyens de communication visuelle à cette époque, d’autre part, l’unité du répertoire architectural de la ville malgré la variation de ses styles. Si l’on attribue le processus de conception aux sources d’inspiration du concepteur, quel rôle peut être donné à sa formation pédagogique? En effet, à l’exception de plusieurs exercices et projets conçus par l’élève-concepteur, l’instruction pédagogique ne propose que des compétences techniques et mentales, destinées à enrichir son conscient et sa méthodologie architecturale (la première catégorie) et, par conséquent, sa rationalité à traiter les différentes facettes et les problèmes du projet.
L’approche précédente a survolé la sphère personnelle dans laquelle le concepteur détermine ses modes de travail et définit ses choix artistiques. Néanmoins, différents styles peuvent-ils cohabiter chez un même architecte ? Et si oui, quels sont les critères qui contribuent à cette variété ? Prenons l’exemple de la production architecturale des concepteurs occidentaux en Égypte et en Syrie pendant la période étudiée, elle est orientée de deux façons distinctes : d’une part, elles gardent des liens profonds avec le répertoire architectural de leur pays d’origine, d’autre part, elles s’assimilent à l’architecture locale. C’était le cas entres autres d’Ambroise Baudry (1838-1906), de Franz Julius (1831-1915), de Raoul Brandon (1878-1941), de Léon Nafilyan (1877-1937), de Fernando de Aranda (1878-1969), de Paul Micaëlli, et beaucoup d’autres. Afin de mettre au point notre réflexion précédente, nous allons nous attarder sur l’exemple des architectes français, Ambroise Baudry, actif au Caire de 1871 à 1886, et Léon Nafilyan, actif entre autres en Syrie durant les années 1920-1930.
Les relations prospères qu’entretenait Paris avec le Caire font de la France le premier exportateur d’architectes et d’ingénieurs en Égypte
La première orientation, d’un caractère majoritairement occidental fut adoptée par Ambroise Baudry dans plusieurs projets : l’immeuble Nahmman Mattatia ( 1872-1876 ), la maison de S.E. Abraham Bey ( 1874 ), la maison Cattaui ( 1876 ), la maison et l’immeuble de rapport de Rafael et Félix Saures ( 1872 ). L’exemple de la famille Saures met en évidence l’influence que présente le caractère du commanditaire à déterminer le style en général de son projet. D’une part, la famille connaissait bien la Francev, d’autre part, elle cherchait à se présenter économiquement, socialement et culturellement, à travers une relation intime avec l’Europe. Cela s’est traduit dans le choix du style, clairement occidental, dans les deux constructions. Quant à Léon Nafilyan, il a également fait appel à des styles différents. L’architecture présentée dans le concours de l’Hôtel de Poste à Damas, affirme une tendance occidentale de l’entre-deux guerresvi. Son vocabulaire se référait à l’art-déco français des années 1920, qui dénude les façades de la plupart de leurs éléments décoratifs et les réduit aux formes géométriques essentielles. Pour ce qui est de l’immeuble de Gaspard, un autre projet de Nafilyan à Damas, il incarne davantage le style international qui sera le plus répandu après la Seconde Guerre mondiale.
La deuxième orientation, inspirée du patrimoine local des deux villes, constitue les exemples des styles néomamelouk au Caire et syrien des années 1920-50 à Damas. Elle a été adoptée par Baudry dans sa propre maison, dans celle d’Alphonse Delort de Gléon, et dans celle de Charles Gaston Esmangard, comte de Saint-Maurice. De son côté, Léon Nafilyan a pris cette orientation comme modèle pour son projet de la Banque de Syrie et du Grand Liban à Homs, pour le concours du Sérail d’Alep, et celui du siège du Haut Commissariat, à Beyrouth. L’examen des travaux des architectes précités soulève l’interrogation sur les conditions qui déterminent le choix entre les deux répertoires, local ou occidental. En acceptant que les règlements municipaux s’appliquent sur tous les édifices, quel que soit leur style, tout porte à croire que la réponse se trouve essentiellement du côté du commanditaire. Plus précisément, le projet reflet le goût et la manière de paraître du commanditaire. Son choix s’appuie sur la connaissance des modèles qu’il a déjà vus, ou bien en réalité, ou bien en représentation graphique. Alors que cette dernière n’était pas toujours accessible, le commanditaire avait besoin d’une référence esthétique existante, d’après laquelle, il peut établir son projet. Celui qui n’est jamais sortie de son pays est obligé de se référer à l’architecture locale qui, il faut souligner, peut très bien appartenir à plusieurs styles, indigènes et étrangers. En outre les références esthétiques du commanditaire, ses données personnelles comme la position économique et sociale, la formation professionnelle et culturelle, et les idées politiques jouent un rôle primordial dans la définition de ses priorités artistiques et architecturales.
Si la personnalité du commanditaire occupe telle importance par rapport au choix stylistique, qui détermine le style des bâtiments publics ? En effet, la conception d’un bâtiment public s’effectue par un concours, par un concepteur privé ou bien par un service public. Quel que soit la modalité adoptée, une orientation artistique sera sollicitée par les responsables d’établissement commanditaire du projet. La décision du pouvoir politique est décisive quand il s’agit d’un projet d’une importance particulière. La conception de la gare d’al-Hidjaz illustre cette réflexion. Or, l’édifice lui-même, tout comme le chemin de fer de Médine, a été voulu comme symbole du poids international de l’Empire ottoman et du sultan Abdul Hamid II. Par ailleurs, les édifices publics de Damas, construits dans le style syrien des années 1920-1950 portent une volonté, plus ou moins politique, de « retraditionnaliser » l’architecture damascène du XXe siècle. Une position qui répondait d’une part à l’occidentalisation architecturale pratiquée pendant l’époque des Réformes ottomanes au Nouveau Sérail, à l’hôpital al-Goraba, à la municipalité, à la Direction de police, etc., et d’autre part, aux mesures de francisation du pays, pratiquée pendant le Mandat. Le Service des Eaux de Ayn al-Fijeh, conçu par Abd al-Razzaq Malah, le Parlement et le Service des waqf, conçus par le Bureau technique du Ministère des Travaux publics, l’École préparatoire conçu par Youssef Aftimus, sont des exemples significatifs du style syrien des années 1920-1950.
Contexte historique d’apparition du style néomamelouk au Caire et syrien des années 1920-1950 à Damas
Depuis la Renaissance, des réflexions sur le style architectural sont constatées dans les écrits des grands architectes comme Léonard De Vinci, Alberti, Palladio et d’autres. Elles s’appuient clairement sur le célèbre ouvrage De Architectura de Vitruve, écrit vers le Ier siècle de notre ère. La première utilisation du terme « style » en architecture remonterait à l’année 1578. Il apparaît dans un document relatif à l’achèvement de la cathédrale Saint Petronio, à Bolognavii. Au début du XIXe siècle, la question posée par l’architecte allemand Heinrich Hübsch sur le choix du style architectural a de nouveau lancé le débat sur le sujet. Si l’architecture représente un service et un art, une construction et une image de construction, une fonction et une image de fonction, l’architecte est en même temps le bâtisseur d’une finalité fonctionnelle et le concepteur d’une forme. Pour ce faire, il emploie un style précis résultant d’une série de décisions à l’origine du processus de conception, notamment en ce qui concerne les choix esthétiques et les sources d’inspiration.
Si l’on attribue le processus de conception aux sources d’inspiration du concepteur, quel rôle peut être donné à sa formation pédagogique ?
Ainsi, le style peut se définir par l’ensemble des traits figuratifs dans les façades et le décor d’un groupe d’édifices. Ils le caractérisent selon une tendance artistique comme le style art-déco, selon une ethnie comme le style Mamelouk, ou bien selon une époque comme le style International actuel. Cela permet de les dater, de les classer ou de les évaluerviii. Dans les sociétés fermées, le style architectural reste le même tant que les concepteurs se sont enfermés dans leur classicisme. En exerçant une ouverture sur d’autres expériences étrangères, des mutations architecturales trouvent leur place, suscitant un fossé entre modèles locaux et importés. Elles contribuent à l’émergence de nouveaux genres aux appartenances différentes : classicisme, néo-classicisme, éclectisme et modernisme. Pourtant, nous ne pouvons pas ignorer l’évolution des styles eux-mêmes dans les sociétés fermées. Mais sans doute, la transformation est très lente par rapport à celle qui s’opère d’après une intervention étrangère directe.
À la charnière du XIXe siècle, un phénomène mondial a touché la production urbaine et architecturale. Durant la période transitoire entre l’architecture vernaculaire antérieure au XIXe siècle et celle moderne postérieure à la Première Guerre mondiale, les concepteurs sont confrontés à une phase de multiples choix d’images, d’affiliations, de références et de styles. Cette situation résulte de l’apparition des nouvelles inventions mécaniques et industrielles, et de l’accroissement considérable des contacts internationaux grâce au développement des moyens de communication et de transport maritime. Le mouvement des idées et des courants intellectuels est donc devenu une partie de la scène internationale. Il s’effectue sur terrain par plusieurs médiations : par l’observation directe, par l’enseignement, par le bais des publications, par les contacts entre les acteurs du processus de construction et enfin, par des personnes qui sont des véritables colporteurs d’informationsix, le cas des concepteurs européens en Égypte et en Syrie pendant la période étudiée.
Grâce à ce mouvement, deux styles trouvent leur place parmi les choix proposés dès le milieu du XIXe siècle. Le premier, le néomamelouk, apparaît principalement en Égypte. Le deuxième, le style syrien des années 1920-1950, caractérise l’architecture syrienne de la première moitié du XXe siècle. Tous les deux répondent au nouveau contexte politique, économique et social, dont les deux pays font le théâtre à cette époque.
Définition du style néomamelouk et du style syrien des années 1920-1950
En fait, le style syrien des années 1920-1950 et le style néomamelouk sont la matérialisation d’un lien entre l’Orient comme source d’inspiration idéologique et esthétique inépuisable, et l’Occident en tant que guide théorique et technique incontournable. Par conséquent, les deux styles représentent une tendance éclectique par rapport aux doctrines architecturales endogènes et exogènes, et par rapport à celles endogènes elles-mêmes. Les premiers à adopterle style néomamelouk et le style syrien des années 1920-50 sont les concepteurs occidentaux en Égypte et en Syrie. Grâce à leur formation moderne, ces professionnels ont prouvé aux indigènes, citoyens comme responsables, le réel intérêt de leur patrimoine. Ils ont montré par des exemples concrets que la compétence de l’architecte, les nouveaux matériaux de construction, les nouvelles valeurs d’exercice et l’insertion des formes authentiques constituent des solutions prodigieuses aux inconvénients techniques et conceptuels, qui empêchent les monuments médiévaux de s’adapter aux exigences de la v v ie moderne. Ils confirment que ce patrimoine présente une source d’inspiration généreuse en matière de créativité artistique et technique.
En exerçant une ouverture sur d’autres expériences étrangères, des mutations architecturales trouvent leur place, suscitant un fossé entre modèles locaux et importés
Si le Caire connaît son style néomamelouk dès le milieu du XIXe siècle, Damas, quant à elle, n’adopte pas le style syrien des années 1920-1950 qu’après la construction de la gare d’al-Hidjaz en 1908. Cette référence s’applique très largement aux édifices publics et dans une moindre mesure, à l’architecture du privé. À la fin des années 1950, les deux styles en question ont laissé leur place aux autres courants architecturaux, notamment le style international. Or, le nouveau contexte politique de l’Égypte et de la Syrie a crée des nouvelles contraintes architecturales. Ainsi, le changement de gout, la recherche de la rapidité d’exécution et du moindre coût des nouveaux projets, notamment publics, énonce formellement la disparition relative des deux styles.
La terminologie
Alors que le terme « style néomamelouk » est admis par la majorité des spécialistes, le « style syrien des années 1920-1950 » est proposé par l’auteur de ces lignes. Cela ne dérive pas d’une fantaisie personnelle, mais d’une nécessité à la fois scientifique et morale. Tout d’abord, il faut indiquer l’inexactitude du terme « style arabisant », utilisé souvent pour désigner les édifices du style néomamelouk, du style syrien des années 1920-1950 et d’autres styles éclectiques du XIXe et XXe siècles dans l’actuels pays arabes. Cette dénomination ne touche pas la réalité en se fondant sur deux raisons: d’une part, le terme « style arabisant » généralise un phénomène « méditerranéen » qui est distinct d’un contexte à l’autre, ensuite, le mot « arabisant » en lui-même ne caractérise pas seul les bâtiments ayant adoptés les deux styles précités.
En ce qui concerne la généralité de terminologie « style arabisant », il faut souligner que la tendance de l’hybridation de l’architecture locale à d’autres principes et techniques exogènes est constatée dans la plupart des villes méditerranéennes dès le début du XIXe siècle. Le palais de Subra construit par Muhammad Ali Pacha à partir de 1808-1809 présente une illustration fascinante. Toutefois, il faut souligner que cette architecture locale se distingue d’une zone géographique à l’autre. Conformément à cela, l’aboutissement de processus d’hybridation n’est pas identique ni général. Par ailleurs, d’après le Grand Robert, le verbe « arabiser » signifie : rendre arabe ou donner un caractère arabe à. Quant au mot « arabisant », il présente deux sens : la personne qui s’adonne à l’étude de l’arabe, qui étudie la langue, la civilisation ou la littérature arabe, ou bien, la personne qui arabise. À ce propos, une question se pose ; admettons que le terme « style arabisant », s’appuie sur le verbe arabiser, « donner un caractère arabe », peut-on affirmer que toutes les caractéristiques des édifices sont arabes ou même locales ?
En effet, les caractéristiques des bâtiments désignés comme étant de « style arabisant » ne dérivent pas d’une origine unique. Or, les motifs du décor proviennent des sources indigènes : fatimide, seldjoukide, ayyoubide, mamelouke et ottomane, et des sources exogènes, notamment de l’Occident méditerranéen. Parallèlement, les formes générales des monuments, les modes et les techniques d’exécution ainsi qu’une partie des matériaux de construction ne faisaient pas partie du patrimoine architectural local de Damas ni du Caire, au moins jusqu’au milieu du XXe siècle. Par conséquent, la désignation des bâtiments appartenus au style néomamelouk ou au style syrien des années 1920-1950 par le seul caractère « arabe » n’est pas à sa place. À propos de sources locales et indigènes, il import de souligner que l’indication aux répertoires fatimide, seldjoukide, ayyoubide, mamelouk et ottoman comme indigènes, n’est pas irréfléchie. Car, malgré l’origine diverse de ces répertoires, au fil des siècles, elles se sont fondues dans le même moule et ont formé une partie de l’identité architecturale locale, cairote ou damascène.
La tendance à l’hybridation de l’architecture locale par l’adoption de principes et techniques exogènes, est constatée dans la plupart des villes méditerranéennes dès le début du XIXe siècle
Si la démonstration précédente démontre l’inconcevabilité du terme « style arabisant », quels sont les critères qui justifie le terme « style néomamelouk » du Caire et « syrien des années 1920-1950 » de Damas ? Avant d’entreprendre la réponse à ce questionnement, il convient de souligner que la désignation d’un monument au style précis, mamelouk par exemple, ne signifie pas d’un caractère exclusivement mamelouk, étant donné que l’architecture dépourvue de toutes influences extérieures n’existe pas, et que l’invention d’un élément ou d’un motif par un concepteur n’empêche pas son insertion par d’autre. Par ailleurs, il est impensable de mesurer la présence des langages architecturaux qui forment le caractère du monument. Enfin, l’architecture n’est pas seulement un ensemble d’éléments et de motifs morphologiques, elle est aussi l’aboutissement de l’interaction entre les cadres géographique, historique, humain et technique du projet. Au Caire, les édifices construits par les concepteurs occidentauxou indigènes à partir du milieu du XIXe siècle regroupent des éléments architecturaux, des motifs décoratifs, et des techniques de construction inspirés très largement de l’architecture mamelouke locale. Les autres influences, fatimides et ottomanes ne sont pas absentes, mais elles sont secondaires. Ainsi, la qualification « néomamelouk » n’est pas parfaite, mais, elle s’avère la plus juste pour désigner le style.
L’architecture dépourvue de toute influence extérieure n’existe pas, et l’invention d’un élément ou d’un motif par un concepteur n’empêche pas son insertion par un autre
À Damas, le cas est différent. Bien que le répertoire de l’architecture mamelouke soit bien apparent dans les édifices étudiés, il n’est pas dominant. Des motifs de l’art des seldjoukide, ayyoubides, fatimides et ottomans, tous sont présents. Le premier édifice composé de ces influences a été initié par les ingénieurs allemands et l’architecte espagnol Fernando de Aranda, lors de la construction de la gare d’al-Hidjaz, inaugurée en 1908. Ce monument présente en fait une interprétation européenne de l’architecture islamique de Damas, antérieure du XIXe sièclex. La dénomination « style syrien des années 1920-1950 » est fondée d’après les points suivants. Tout d’abord, le caractère « syrien » signifie l’adoption du style dans plusieurs villes syriennes. Cette diffusion ne constitue pas un calquage des exemples damascènes, mais une expérience analogue, qui s’établie dans le même contexte et sur les mêmes sources d’inspiration. À Alep, apparaissent beaucoup d’édifices du style en question dans les extensions de la vieille ville, postérieures au XIXe siècle. On donne l’exemple du Nouveau Sérail, de la Banque de Syrie et du Grand Liban, de la Direction des waqf, et d’autres projets conçus par des architectes et ingénieurs européens comme le français Paul Micaëlli. Ces exemples portent non seulement sur les spécificités du style appliqué à Damas, mais aussi sur une empreinte locale qui se distingue par les motifs et les façons de traiter le décor ainsi que par les matériaux de construction. D’autres édifices du style syrien des années 1920-1950 ont été construits à Homs, comme la Banque de Syrie et du Grand Liban, conçue par Léon Nafilyan, à Hama, dans des nombreux immeubles de l’extension du quartier al-Keilaniyyah, et aux autres villes syriennes. Ce style est par ailleurs bien présent à Beyrouth grâce aux ingénieurs et architectes libanais et européens. Yousef Aftimus en est un exemple parlant. Son chef d’œuvre, la municipalité de Beyrouth incarne parfaitement le style syrien des années 1920-1950. Enfin, on peut légitimement s’interroger sur la généralité qui pourrait être entrainée par le caractère « syrien ». Il est vrai que le mot signifie tous les styles d’origine syrienne, mais en y-avait-il plusieurs ? La réponse est négative car le style abordé est le seul qui n’est pas importé voire, lié techniquement et intellectuellement à plusieurs siècles d’histoire architecturale locale.
Quant à l’indication aux « années 1920-1950 », elle souligne carrément l’étendue chronologique du style. La terminologie du style mamelouk (XIIIe-XVIe siècle), baroque (XVIe-début du XVIIIe), néoclassique (XVIIIe-XIXe), international (XXe-..), etc., désigne avec imprécision l’époque de leur épanouissement et de leur large diffusion. Notre indication « années 1920-1950 » se justifie par la courte période d’apparition du style, et par conséquent, la nécessité de la signaler soigneusement. Ainsi, la dénomination « style syrien des années 1920-1950 » semble la plus fondée, mais sans doute, elle n’est pas tout à fait adéquate.
Conclusion
Ainsi, dès le milieu du XIXe siècle, les architectes et ingénieurs européens participent à la modernisation du Caire et de Damas, dont, l’occidentalisation architecturale fait partie principale. Ce processus a abouti aux conséquences très divergentes ; européaniser et à la fois « retraditionaliser » la façade architecturale des deux villes. Il a touché d’une part la forme, la technique, et les règlements municipaux des nouveaux édifices, d’autre part, la mentalité professionnelle des architectes et ingénieurs indigènes. Un nouveau contexte politique, économique et social fut indispensable à générer, et ensuite, à englober les mutations architecturales issues de ce processus. C’est au cœur même de cette manifestation complexe, aux mille facettes, que se trouve l’origine du style néomamelouk et du style syrien des années 1920-1950.
L’apparition de ces dernières a abouti non seulement à une variation stylistique heureuse, mais aussi à la mise en valeur du patrimoine antique, médiéval et ottoman local. Par ailleurs, cette expérience professionnelle avait des conséquences humaines impressionnant à consolider les liens entre les rives méditerranéennes. Par l’adoption des deux styles en question, les concepteurs européens ont mit en évidence leur attitude très valorisant de l’architecture vernaculaire locale. Cela a simultanément prouvé leur passion pour cette architecture, et plus encore, leur respect de l’histoire même des sociétés syrienne et égyptienne.
Ensuite, ce sont les concepteurs indigènes qui ont adopté et développé cette tendance jusqu’à la fin des années 1950. Leur formation professionnelle moderne avait, d’une manière ou d’une autre, joué un rôle éminent dans l’adoption de ces deux styles. Car, elle a rationalisé leur vision de leur patrimoine, et leur a donné la compétence technique pour l’adapter selon les exigences de l’époque. Pour conclure, si l’architecture constitue un instrument de la propagande politique depuis des millénaires, elle devient dès la première moitié du XXe siècle un moyen pour confirmer l’identité nationale. Cette réflexion pourrait facilement trouver sa place dans le monde globalisé d’aujourd’hui.
Notas
[1] Centre de Documents historiques de Damas, Sal-name, IVevol, 1298/1880, p. 84.
[2] Centre d’Archive diplomatique de Nantes, Fond de Syrie-Liban, 1e V, mandat, Cart N° 629 ; Rapport du Service de Renseignements, février 1929 sur ; « Note sur l’activité italienne en Syrie au cours de l’année 1928 ».
[3] Architetti italiani per la Siria e il Libano, nel ventesimo secolo, m&m, Firenze, 2008, p. 44.
[4] En l’occurrence, l’architecte français Ambroise Baudry, n’aurait pas dû partir pour l’Égypte en 1871 sans les difficultés qui ont entravé son parcours professionnel à Paris. Archive du Musée d’Orsay, Fond d’archive des architectes, fond d’Ambroise Baudry : On sait que le départ de Baudry est dû principalement à l’arrêt des travaux du grand projet de son maître Charles Garnier, à plusieurs reprises. Aubry fut inspecteur des travaux du futur opéra. La construction s’étale sur plus de quinze ans, de 1861 à 1875.
[5] Archive du Musée d’Orsay, Fond d’archive des architectes, fond d’Ambroise Baudry. D’après les correspondances entre Baudry et Rafael Saures.
[6] SIAF/Cité de l’architecture et du patrimoine/Archives d’architecture du XXe siècle», Fonds Nafilyan, Léon (1877-1937). 193 Ifa.
[7] Ed.Van Eck., C., Macallister, J., Van de Vall, R., The Question of the style in philosophy and in the arts, Cambridge University Press, Cambridge, 1995, p. 91.
[8] Voir aussi : Hermann, W., « In what Style should we build ?», The german débate in architectural style, Santa Monica, the Getty Centre for the History of Arts and Humanities, 1992.
[9] Panerai, Ph., Castex, J., Depaule, J.-Ch., Formes urbaines, de l’îlot à la barre, Parenthèses, Marseille, 2004, p. 154.
[10] Weber, S. « Ottoman Damascus of the 19th century, Artistic and urban development as an expression of changing times », Publications de : Art Turc / Turkish Art,10th International Congress of Turkish Art, Genève, 17-23 Septembre 1995, p. 731-740.