Usages et abus de la mémoire collective à Israël
30 mai 2019. À partir de 18:30 | Conférence | Anglais | IEMed, BarcelonaIl y a une célèbre maxime juive qui dit que les gens ont tendance à chercher une clé perdue là où il y a de la lumière et non là où ils l’ont perdue. On a le sentiment que les efforts diplomatiques pour mettre fin au conflit israélo-palestinien étaient une recherche de clé là où il y avait de la lumière, mais pas là où elle a été perdue. Ces efforts reposaient sur une certaine perception des origines du conflit israélo-palestinien et des raisons de sa poursuite.
Cette perception a encadré le conflit, à partir de 1967, comme un différend sur l’avenir de la Cisjordanie occupée et de la bande de Gaza, réduisant géographiquement la Palestine à ces territoires. Plus profondément, cette approche est basée sur l’hypothèse que le conflit israélo-palestinien se situe entre deux mouvements nationaux ayant le même droit au lieu qui ont besoin d’une aide extérieure pour trouver un compromis. Selon ce point de vue, un médiateur externe aurait dû adopter une approche commerciale en divisant tout ce qui est divisible entre les parties. Cette division (en particulier celle de l’espace) était basée sur l’équilibre des pouvoirs, de sorte que le parti le plus fort, Israël, obtient toujours plus. Il est également éclairé par une certaine logique didactique : si la partie la plus faible refuse les offres de partition, elle se verra proposer un accord mineur. Ainsi, les Palestiniens se sont vu offrir la moitié de la Palestine en 1947, environ 20% après 1967 et actuellement un peu plus de 10% de leur patrie.
Ces questions et d’autres font l’objet d’une conférence d’Ilan Pappé, professeur d’histoire et directeur du Centre européen d’études palestiniennes.