Libye : les clés du conflit

A partir de 2011 commence une vague de protestations dans le monde arabe connue sous le nom de «printemps arabe». Dans le cas de la Libye, la chute du régime de Kadhafi a conduit à la division du pays en deux gouvernements et deux parlements et à une confrontation intermittente entre factions armées, avec un soutien régional et international.

Le diplomate de l’ambassade d’Espagne en Libye, Sergio R. Carranza Förster, explique l’évolution du conflit libyen qui dure depuis neuf ans: la première guerre libyenne (février – octobre 2011), au cours de laquelle le renversement du régime de Kadhafi a eu lieu (avec l’aide des forces de l’OTAN) et la création du Conseil national de transition, qui devait diriger le pays; la deuxième guerre (mars 2014), qui commence par la polarisation de la société par les résultats des élections (juin 2014) et le lancement de l’opération Dignité par Kalifa Hafter, chef de l’Armée nationale libyenne (ENL), face à avec des milices irrégulières; et la troisième guerre (avril 2019), qui commence par l’offensive sur Tripoli par l’ENL et se poursuit à ce jour.

Carranza souligne que bien que dans le processus de Berlin (septembre 2019) et la conférence de Berlin (janvier 2020) une trêve ait été convenue entre la Turquie et la Russie, pays ayant une présence directe dans le pays, le conflit se poursuit et 135 000 personnes vivent déjà aujourd’hui en première ligne de feu et 355 000 personnes sont déplacées à l’intérieur du pays.

Sergio R. Carranza Förster est diplomate, arabiste et docteur en droit. Auteur du livre « Histoire de l’islam égyptien et de son échec de montée au pouvoir », sa carrière professionnelle comprend son passage au Département juridique international et à la Sous-direction générale du Moyen-Orient du Ministère des affaires étrangères, ainsi qu’au Cabinet de la présidence du gouvernement, où il a été affecté aux ambassades espagnoles à Nairobi, au Caire et à Tripoli. Il a également travaillé à Bruxelles, dans la Division de la lutte contre le terrorisme et au Bureau du Secrétaire général adjoint à la politique de sécurité et de défense commune du Service européen pour l’action extérieure.